"C’est un rôle que j’ai écrit pour pouvoir le jouer" : rencontre avec Hugo Ferraro, auteur et comédien dans la pièce "Service public" à La Folie Théâtre

"C’est un rôle que j’ai écrit pour pouvoir le jouer" : rencontre avec Hugo Ferraro, auteur et comédien dans la pièce "Service public" à La Folie Théâtre

"C’est un rôle que j’ai écrit pour pouvoir le jouer" : rencontre avec Hugo Ferraro, auteur et comédien dans la pièce "Service public" à La Folie Théâtre

Écrire ses propres pièces afin de personnaliser totalement les projets auxquels on participe, telle est la devise du comédien Hugo Ferraro. Actuellement à l'affiche de la comédie "Service Public" à La Folie Théâtre, il vous raconte son parcours et ses intentions artistiques.

Vous êtes l’auteur de la pièce “Service public” qui se joue actuellement à La Folie Théâtre. Parlez-nous de ce spectacle.

H.F : "Service public" est une comédie. C’est l’histoire d’Oscar, seul le soir de son anniversaire qui reçoit la visite d’un homme, un étrange fonctionnaire nommé Cécile, venu lui tenir compagnie. Un dialogue va se nouer entre eux, deux personnages que tout oppose : Oscar, solitaire renfermé et casanier, et Cécile, envahissant fonctionnaire un peu trop à l’aise.

Qu’est-ce qui vous a motivé et inspiré pour écrire ce spectacle ?

H.F : Juste avant "Service public", nous jouions un autre spectacle, "Premier Adieu", qui se passait à un enterrement. Bien que ce fut une comédie, c’était un spectacle très sobre, sans accessoires, sans costumes, sans lumières, avec des décors très épurés et la thématique était plus sombre. J’avais envie de faire l'exact opposé de ce qu’on venait de faire avec des costumes hauts en couleurs, des bougies, des accessoires, un gâteau et beaucoup d’excentricité. Un anniversaire est plus propice à tout cela qu’un enterrement à première vue. J’avais aussi l’envie de retravailler avec Alex Weetz, le metteur en scène du spectacle, et de retrouver Jules Tarla sur scène.

Vous êtes aussi et avant tout comédien. On vous retrouve d’ailleurs dans le spectacle aux côtés de Jules Tarla. Racontez-nous votre rencontre.

H.F : J’ai rencontré Jules Tarla au Cours Florent, dès la première année. Au début nous nous observions en étant assez admiratifs de nos travaux respectifs et puis nous avons joué ensemble une scène de Marivaux. Ensuite nous avons écrit un long sketch à deux et nous avons pratiquement fait tous nos projets en commun jusqu’à la fin du cursus. Juste avant de sortir du Cours Florent nous avons monté ensemble la compagnie La Roue Libre qui a notamment accouché de deux spectacles et d’un court-métrage.

Vous pensiez à vous dans le rôle de Cécile en écrivant la pièce ?

H.F : Absolument. C’est un rôle que j’ai écrit pour pouvoir le jouer. Il y a beaucoup de choses dans ce personnage, dans sa manière de se comporter, dans son langage ou dans son costume, qui découlent d’envies personnelles. D’envie de s’amuser en fait. Mais Oscar est également écrit sur-mesure pour Jules. D’une manière générale comme auteur j’écris toujours sur-mesure pour les acteurs. Si la distribution change, je change le personnage ou, à minima, je remanie profondément les dialogues.

D’où vient cette volonté de devenir comédien ? 

H.F : J’ai découvert le théâtre à sept ans grâce à un instituteur, je n’ai jamais arrêté d’en faire depuis. J’ai pris des cours pendant une dizaine d'années dans un village du Beaujolais où j’ai grandi et après le bac je suis venu à Paris pour entrer au Cours Florent. C’est une école qui me convenait très bien parce qu’elle a l’avantage de nous obliger à être très indépendants et à ne pas attendre qu’on nous prenne par la main. Elle nous permet aussi de rencontrer une quantité d’autres acteurs en formation, de ne pas rester en vase clos avec toujours les mêmes vingt personnes pendant trois ans. Suivant les professeurs il y a aussi un travail sur les grands auteurs classiques qui est très important à mon sens.

Et les castings, comment les appréhendez-vous ?

H.F : Au risque de vous déplaire je passe assez peu de castings. Mais j’admire énormément ceux qui ont cette vocation. Personnellement dépendre du désir des autres créateurs et de leurs intermédiaires m’effraie et je suis plus à l’aise dans l’idée de développer mes propres créations. Passer des castings et se rendre entièrement disponible pour cela est une activité à plein temps qui demande beaucoup d’énergie et au stade où j’en suis j’ai beaucoup à faire avec mes propres projets. Bien-sûr je ne ferme la porte à rien mais j’organise mes priorités.

Quel conseil donneriez-vous à tous les membres de Casting.fr qui se lancent dans la comédie ?

H.F : Je ne sais pas si qui que ce soit attend des conseils de ma part mais je dirai que le plus important est de savoir s’entourer. Je ne parle pas de réseau mais de se créer une petite bande avec laquelle on avance parfois ensemble ou parfois parallèlement, au sein de laquelle on se rend des services mutuels. D’une part parce qu’on s’entend bien dans la vie et dans le travail mais aussi et surtout parce qu’on est admiratifs les uns des autres. Ça permet de se motiver, de ne pas être seul. Avec Jules nous avons créé la compagnie La Roue Libre à deux mais dans notre tête c’est bien plus large que ça et ça regroupe une quantité de talents qu’on aime et qu’on agrège selon les projets. J’écoutai une interview d’Alexandre Astier dans laquelle il avait cette phrase : “Je ne bosse plus avec des connards. Jamais.” Je trouve que
c’est la base et la garantie de beaucoup de choses.

Retrouvez Hugo Ferraro dans "Service Public" à La Folie Théâtre (6 Rue de la Folie Méricourt, Paris 11, métro 9 Saint-Ambroise) tous les vendredis et samedis jusqu'au 25 novembre.

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