Créer sans attendre : avec Josèphe, Anaïs Aidoud signe un film libre et audacieux, porté par JoeyStarr, Catherine Jacob et Pierre Richard

Créer sans attendre : avec Josèphe, Anaïs Aidoud signe un film libre et audacieux, porté par JoeyStarr, Catherine Jacob et Pierre Richard
Comment continuer à créer quand les réponses tardent, que les moyens manquent, et que les portes semblent fermées ? La réalisatrice Anaïs Aidoud a choisi de ne pas attendre. Avec "Josèphe", son premier long-métrage qu’elle écrit, réalise et interprète, elle prouve qu’il est possible de faire émerger un projet libre, personnel et sincère. Porté par un casting remarquable (JoeyStarr, Catherine Jacob, Pierre Richard), le film témoigne d’une véritable ambition artistique. Dans cette interview exclusive pour Casting, elle revient sur les étapes de fabrication du film, les défis rencontrés, et son désir de raconter des histoires libres, sans attendre l’aval de l’industrie. Un témoignage précieux pour toutes celles et ceux qui cherchent à faire exister leur voix dans le milieu artistique.
Pouvez-vous nous expliquer les principales étapes de production d’un film comme Josèphe ? Quels ont été les plus grands défis ?
A.A: En tant que scénariste, l'attente d'un producteur qui nous donne une réponse, c'est interminable. Parfois, on attend deux, trois mois, voire plus, pour avoir une réponse positive ou négative — c'est souvent négatif. Je me suis dit : « En fait, je veux avoir les rênes de tout, ne plus dépendre de personne. » Aucune société de production ne voulait faire des films comme les miens. Alors, j’ai créé ma société de production pour pouvoir monter des films. Finalement, ce n’est pas si compliqué que ça. Beaucoup de producteurs ont une société de production sans forcément avoir les fonds. L’important, c’est le scénario. Moi, j’avais foi en mon histoire. Le plus gros défi, ça a été d’adapter le scénario à nos moyens. On a dû réduire les déplacements, les décors… On a tout centralisé : l’école de japonais, l’appartement de JoeyStarr. Et ensuite, on a frappé à toutes les portes. On a trouvé des partenaires, des marques pour les costumes, pour les lieux. C’était aussi une démarche écoresponsable : beaucoup de récup, beaucoup de prêts. Et au final, ça a créé un réseau, des amitiés. C’est une aventure humaine incroyable.
Pouvez-vous nous présenter Josèphe et parler de votre personnage ?
A.A: Josèphe, c’est l’histoire d’une femme de 35 ans qui n’a pas d’enfant, qui n’a pas de plan de carrière, peu de moyens. Elle vit chez sa grand-mère. Et un jour, tout part en vrille. Elle est en retard, son vélo tombe en panne... Ce jour-là, il y a un voyage à Tokyo à gagner dans un jeu-concours organisé par la boutique de cosmétiques où elle travaille. Au lieu d’inscrire le nom d’une cliente, elle inscrit le sien. Elle gagne, et elle se dit : je pars vivre au Japon. Elle s’inscrit à des cours de japonais, où elle rencontre JoeyStarr, qui veut remonter sur scène et se fixer de nouveaux objectifs, dans un pays asiatique où personne ne le connaît. C’est une comédie romantique entre deux personnes qui ne vont pas bien. C’est une relation d’amour pudique, presque platonique.
Le film est qualifié d’indépendant et de poético-romantique. Comment ces deux aspects se traduisent-ils à l’écran ?
A.A: C’est un film indépendant, car on est seuls. On fait vraiment ce qu’on veut. Personne ne nous impose de modifier un plan, de changer un comédien. C’est une liberté incroyable. On essaie évidemment de faire le meilleur film possible, aussi en vue de le vendre ensuite. Aujourd’hui, les plateformes sont à la recherche de contenus, donc on espère qu’elles l’achèteront. On a déjà la chance d’avoir un distributeur pour une sortie cinéma, ce qui est énorme. Mais au fond, ce film, c’est une aventure de passionnés. J’y crois profondément. Et pour embarquer toute l’équipe dans cette folie, il fallait bien que je sois convaincue moi-même.
Vous êtes à la fois réalisatrice et actrice principale. Comment avez-vous géré ces deux fonctions sur le tournage ?
A.A: Pour moi, ces deux rôles se complètent. Quand je suis actrice, je suis dans la scène, avec les autres comédiens, et ça m’aide à sentir le rythme, les émotions, à ajuster la mise en scène de l’intérieur. J’ai l’habitude au théâtre, je mettais déjà en scène mes propres textes. Sur le tournage, cette immersion totale a créé une vraie complicité avec les autres acteurs. On formait une équipe soudée, connectée.
Le casting est impressionnant : JoeyStarr, Catherine Jacob, Pierre Richard… Comment les avez-vous réunis ? Aviez-vous pensé à eux en écrivant ?
A.A: JoeyStarr et moi, on avait déjà tourné un court-métrage ensemble en 2021. Il a toujours soutenu mes projets, même les plus fous. Catherine Jacob, on la voyait dans le rôle donc on a contacté son agent, et elle a dit oui. Quant à Pierre Richard, c’est un clin d’œil : je viens de faire un documentaire sur lui en Amazonie, et il a accepté de faire une apparition dans Josèphe. Je suis hyper émue de les avoir tous les trois. Leur présence donne une vraie visibilité au film, mais surtout, c’est un honneur de travailler avec eux.
Une anecdote de tournage à partager ?
A.A: On a tourné dans une vraie école de japonais, et on s’est dit : et si on castait les vrais profs ? Elles ne sont pas comédiennes, mais on a eu un vrai coup de cœur pour l’une d’elles, qui joue la prof dans le film. C’est une perle ! Ça m’a donné envie de faire plus de casting sauvage.
Pour finir, avez-vous un mot pour inviter le public à découvrir Josèphe ?
A.A: Josèphe, c’est un film fait avec le cœur. C’est drôle, tendre, un peu fou parfois. C’est une comédie romantique poétique qui célèbre les petits échecs, les grandes décisions, les amitiés improbables et les rêves qu’on n’ose pas toujours suivre. Il est en route vers les festivals, et il sort en octobre 2026.
Retrouvez toutes nos annonces de casting ici