Comédien, chanteur, et acrobate... Boris Vigneron vous montre tous ses talents dans le spectacle Canopée ! Rencontre avec cet artiste talentueux en exclusivité pour Casting.fr

Comédien, chanteur, et acrobate... Boris Vigneron vous montre tous ses talents dans le spectacle Canopée ! Rencontre avec cet artiste talentueux en exclusivité pour Casting.fr

Comédien, chanteur, et acrobate... Boris Vigneron vous montre tous ses talents dans le spectacle Canopée ! Rencontre avec cet artiste talentueux en exclusivité pour Casting.fr

Bonjour Boris Vigneron. On vous retrouve sur la scène du Palais des Glaces dans Canopée, un spectacle original voire même impressionnant ! Racontez-nous tout sur ce spectacle.

B.V : Ahah ! C’est une longue histoire ! Je me suis “équipé”, au fil d’un parcours un peu “pluriel”, de plusieurs outils : l’acrobatie, la musique, le chant, la comédie. Et moi qui suis plutôt un auteur de “table” j’avais envie de me frotter à l’écriture au “plateau”. J’étais un peu comme dans un atelier, avec mes outils donc, et de la matière première : les idées, les émotions. Je n’ai jamais eu le désir ni le goût de raconter ma vie, ou de “me” raconter à travers une oeuvre. En revanche, ce qui m’intéresse beaucoup, c’est la résonance entre mon histoire personnelle et la grande histoire de l’humanité. En fait, chacun de nous est une synthèse de nous tous. Et en particulier, je trouve qu’un artiste sur scène est une merveilleuse et tragique métaphore de l’espèce humaine toute entière. Avec son délire qu’il prend au sérieux. Quel autre créature sur Terre, sinon homo sapiens, est ainsi tiraillé par le désir de se réinventer, d’avoir raison, de créer du sens et des idées, de chercher l’adhésion, le regard, l’admiration, l’amour... ? Le reste du monde vivant ne semble pas tant vouloir être autre chose que ce qu’il est. J’avais alors mon thème : La place de l’Homme dans la Nature aujourd’hui. J’ai donc imaginé le concert d’un artiste en mode “égo trip”, hyper branché, éléctro, plein d’artifices avec, justement, un message paradoxal sur la sobriété, l’authenticité. Partant de là, l’objectif était pour moi d’ébranler cet édifice d’orgueil, et profiter de la drôlerie du capotage pour gagner l’empathie du public. J’adore cette ironie dramatique où le propos de l’artiste parvient, malgré lui justement, dans les décombres de son échec. En plus, c’est un dispositif dont le spectateur n’est pas accoutumé et qui le met dans une disposition particulière... On se projette toujours un peu dans les comédiens sur scène. C’est un enjeu d’être en public. Il faut de l’aplomb et de la confiance pour y être ! Et le pendant de cette audace, c’est l’humiliation ! Voilà ce qu’on redoute, terriblement, l’humiliation. Le regard de l’autre, où l’on voudrait briller, qui nous décompose. Mais si l’on s’en tient au mot, “l’humiliation” c’est être rendu à l’humilité. C’est là que l’empathie est fondamentale, parce qu’alors le spectateur vit avec le personnage cette expérience qui le dépossède de tous ses points d’appui et le ramène doucement vers notre simple présence, animale, au monde. Désolé, je voulais faire court !

Vous êtes également l’auteur du texte. Comment s’est déroulé le processus d’écriture du spectacle ?

B.V : J’ai d’abord tracé “à la table” les grandes lignes dramaturgiques. Puis de résidence en résidence, j’ai “au plateau” exploré le tissu de mon récit, à la fois musical, corporel et textuel. Étant donne le caractère pluridisciplinaire du projet, j’ai travaillé avec une chorégraphe, Sandrine Chaoulli, sur la dimension corporelle et dansée. Avec Cyril Casmèze, sur tout l’aspect zoomorphique, la progression de l’animal d’origine qui reprend finalement ses droits sur le personnage.

La mise en scène est signée Patrick de Valette. Comment s’est passée la collaboration pour parvenir à la création du spectacle.

BV : J’adore Patrick de Valette, la personne, le grand clown et l’artiste qu’il est. C’est super d’avoir eu son regard de clown aussi sur ce spectacle parce qu’il s’agit d’un mÉga accident en fait. Moi je ne suis pas clown, c’est très particulier, c’est un art en soi. Sans me former à proprement parler, Patrick m’a transmis quelque chose de nouveau, un sens du rythme dans la comédie, dans le jeu, que je n’avais jamais appréhender de cette façon. Finalement, j’ai plus l’expérience de la caméra que celle de la scène. Et quand on y est seul, la dynamique et le rythme sont des points cardinaux ! Il m’a permis de comprendre - et je n’en ai pas fini ! - que le temps du récit n’est pas celui de la pensée... Et la contribution de Patrick a consisté, je crois, et consiste encore à faire en sorte que le fil de la pensée soit effectivement mis en scène.

Vous incarnez Norenjiv, un musicien et chanteur éléctro. Comment parvenez- vous à entrer dans la peau de votre personnage ?

B.V : J’arrive une heure et demie avant le début du spectacle. Je prends 30 minutes pour faire des étirements et un peu de gainage (pas trop non plus, j’ai 40 ans et je gère mon tonus comme la barre d’énergie dans un jeu vidéo...) Après j’ai un petit programme d’échauffement vocal de 25 minutes. J’ai enregistré une session de coaching un jour avec Damien Silvert et je me le repasse en entier. C’est super parce que ça commence par des respirations toutes simples et ça recentre direct. Comme ça je ne me concentre que sur mes sensations, corporelles, vocales, “mes énergies”. Ensuite je prends 20 minutes pour m’habiller, me maquiller vite fait. Je considère qu’il est trop tard de toutes façons pour réviser un truc, relire quelque chose... J’attends vraiment d’être face au rideau fermé, quelques minutes avant qu’il s’ouvre, pour me concentrer sur une intention précise, la première, qui me donne le premier état ! S’il est juste, le reste suit...

Sur scène, on vous voit chanter et jouer de la guitare. Comment avez-vous appris à jouer de cet instrument ?

B.V : Tout seul. Sans disposition particulière pour la chose. Avec de l’acharnement.

Et quelles formations avez-vous suivies pour vous former à la comédie et au chant ?

B.V : Pour la comédie, j’ai appris sur le tas. À 17 ans j’ai écrit une pièce de théâtre. J’ai rappelé mon professeur de français de 4ème, Philipe Audibert qui m’avait formidablement marqué et qui était un homme de théâtre. Il m’a mis sur les planches. J’ai joué avec lui la petite pièce que j’avais écrite, mis en scène par son compagnon François Ricordeau. C’était magique. J’ai rencontré un agent, passé des castings etc... Voilà, sur le terrain. Pour le chant, c’est une autre affaire. Ça n’a pas coulé de soi ! J’étais nul ! Mais avec de l’acharnement... Beaucoup d’acharnement... J’ai une tendance un peu obsessionnelle !! Et quand même, une méthode, pour le chant comme la danse ou la comédie finalement... : je m’enregistre. Et je m’écoute. Et j’entends bien que ça n’est pas ça. Alors je cherche, je cherche, je cherche et à force, avec des conseils de ci de là... On y arrive. Et puis il y a les sensations, l’émotion, qui prennent les rênes à un moment. Quand l’intention est puissante, le reste s’organise. Je trouve que la qualité d’une expression, qu’elle soit théatrale, chorégraphique ou musicale, repose beaucoup sur la force de l’intention qui la meut. Plus l’intention est précise, ferme et résolue, plus la technique vient vite.

En tant que comédien, vous avez joué dans plusieurs spectacles, courts et longs-métrages et programmes pour la télévision et Internet. Comment vous préparez-vous à l’approche d’un casting ?

B.V : Je me suis pas mal fait cueillir en préparant mes castings d’une façon trop précise, pour le coup. Par exemple en jouant toute la scène assis... Et d’un coup arrivé au casting, on me demande de la faire debout. Ca paraît rien mais ça déstabilise, on avait imaginé tel appui à tel moment. On l’a fait beaucoup chez soi pour bien l’enregistrer et résultat on a effectivement bloqué sur une façon de la faire. Donc un conseil peut-être serait d’essayer de ne rien figer. En revanche, ce qui doit être hyper clair dans votre esprit, ce sont les intentions, le sous texte, qui forment la trajectoire de la scène. Et puis c’est intéressant aussi quand on construit un personnage d’imaginer comment il est quand il ne fait rien justement, qu’il se tait. Vous marchez dans la rue, vous vous demandez comment il marcherait etc. Un personnage c’est aussi et surtout un corps.

Selon vous, comment peut-on se démarquer lors d’un casting ? Quels sont les éléments à mettre en avant ?

B.V : Honnêtement, je ne sais pas. À part être le plus sincère possible, je ne vois pas. Il y a beaucoup la chance, laissons lui sa part. Après c’est le jeu qui compte à mon avis. La différence, c’est la présence. Ce qui est pas mal aussi je trouve, juste avant de commencer la scène, c’est bien d’imaginer les quelques minutes qui la précèdent. D’où tu arrives, chargé.e de quoi... Ca pose une présence !

Quels conseils donneriez-vous aux comédiens inscrits sur Casting.fr et qui souhaitent réussir leur carrière artistique ?

B.V : Mettez-y toute la foi qui vous anime, mais soyez raisonnables avec l’espoir qui est une autre chose.

Retrouvez Boris Vigneron dans Canopée au Palais des Glaces jusqu'au 31 décembre. Plus d'informations sur le spectacle ici.

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