Focus sur Éloïse de Groote, styliste et fondatrice de la marque de vêtements d'allaitement Léa & Rose

Bonjour Éloïse. Vous êtes la fondatrice de Léa & Rose, une marque de vêtements spécialisée dans l’allaitement. D’où est venue l'idée de la création de ce projet ?

E.D.G : Bonjour. Cette idée m’est venue lors de mon deuxième allaitement. Lorsque ma petite Rose avait tout juste 2 mois. Née en plein confinement, nous n’avons pas pu la présenter à la famille avant ses 2 mois… C’était lors d’un brunch, je m’en rappelle encore comme si c’était hier…  J’étais devant la glace à chercher désespérément quoi mettre pour me sentir belle et allaiter ma fille facilement. Je cherchais désespérément une pièce belle et abordable. En plein post-partum, on a besoin de vêtements confortables c’est sûr mais aussi de se sentir belle, de se retrouver en tant que femme ! J’avais 2-3 vêtements d’allaitement à l’époque mais c’était des tee-shirts amples ou des sweats, rien qui ne me fasse me sentir « féminine ». C’était soit un style trop sport pour moi ou hors de prix et pas trop mon style.  Je me suis donc dit « si moi même je suis face à ce problème, d’autres mamans doivent l’être également et je vais essayer de changer cela ! Je vais faciliter mon quotidien pour allaiter ma fille et peut-être celui d’autres mamans allaitantes par la même occasion ».

Quel était votre parcours initial juste avant de débuter ce beau projet ?

E.D.G : Alors j’ai un parcours un peu atypique…je suis partie de chez moi à 17 ans avec mon bac en poche pour faire mes études sup. Pour ça, je devais enchaîner les petits boulots pour vivre et payer mon logement (Mc do, baby sitting, restauration, Hôtesse aux stades de foot ou à des événements… ). J’ai obtenu mon BTS en profession immobilière à Nantes. Par la suite, je suis partie en Belgique où j’ai travaillé dans une agence immobilière. J’ai travaillé dans le département vente chez Century 21. Ça me plaisait énormément d’accompagner les clients dans leur projet de vie. J’ai rencontré mon mari là-bas également ! Ensuite, j’ai bossé dans la mode chez Michael Kors et c’est à ce moment que je suis tombée enceinte de ma première fille, Léa. C’était un bébé « surprise », nous n’avions jamais réellement « parlé bébé » avant ce jour, j’avais 22 ans…. Et malgré notre situation, pour nous deux, c’était une évidence, c’était un cadeau du ciel ! J’ai travaillé jusqu’au bout de ma grossesse. J’ai ensuite donné naissance à notre petite Léa. J’ai pu profiter de ces si merveilleux moments avec elle mais quelle angoisse quand à peine 2 mois après sa naissance je devais déjà reprendre le boulot ! C’était un cauchemar, je la déposais à 9h et ne rentrais qu’à 20h !  J’ai tenu 3 mois, c’était les pires mois de toute ma vie. Comment peut-on faire vivre ça aux mamans… Un congé mat qui dure 12 semaines ici en Belgique. J’avais pris 3-4 semaines avant l’accouchement et donc 8 semaines après, Retour au travail ! Ma toute petite fille que je ne voyais presque plus, qui était toujours malade à cause de la crèche, si petite… Un jour, à ses 5 mois : bronchiolite, on a fini aux urgences et là j'ai dit STOP, je vais rester près de toi ! Je préférais ne plus avoir de salaire que vivre un jour de plus comme ça. Je me suis donc occupée d’elle chaque jour. C’était merveilleux, quelle chance j’ai eu et c’était la plus belle décision que j’ai prise avec le soutien total de mon mari. Et puis, je suis à nouveau tombée enceinte. J’ai passé ma grossesse avec ma fille à la maison, j’ai accouché et la suite vous la connaissez. L’idée « Léa & Rose » est née un jour devant mon miroir… Notre maternité, notre parcours et nos enfants nous donnent une telle puissance ! 

Parlez nous plus en détail de votre marque et de ce que vous proposez. 

E.D.G : Nous proposons des pièces très féminines, ultra tendance avec un stock très limité. Nos pièces sont proposées à des prix très intéressants. Après la qualité c’est mon deuxième objectif : Abordable pour toutes les mamans. Nos blouses coûtent aux alentours de 49€ et nos robes 59-69 €. Il n’y a jamais de « réédition » vous ne voyez donc pas toutes les mamans habillées avec les mêmes vêtements. Ce sont des pièces rares et uniques qui vous permettront d’allaiter facilement votre enfant, de savourer ce lien si magique et unique. J’aime tout ce qui est fleuri, doux, coloré. Des pièces qui illuminent notre post-partum. Il faut l’avouer, le post-partum est souvent dur, notre corps a changé, il est « vide », on a nos kilos en trop… On a souvent pas le temps de se doucher, dépassée par notre nouveau quotidien à prendre soin de nos tout petits qui viennent de naître… donc s’apprêter après tout ça, porter quelque chose dans lequel on se sent bien et belle, c’est comme une « thérapie ». Enfin, pour moi c’était super important, et les pièces que je sortais m'ont tellement aidées. D’ailleurs je les porte au quotidien et j’allaite encore ma Rose de 2 ans et demi. Quelle aventure… je n’y aurais jamais cru ! Quand je vois donc toutes ces photos de mamans portant du « L&R » me disant «  Merci , merci pour ces pièces dans lesquelles j’allaite facilement mon bébé et je me sens belle, féminine, mon mari m’a dit que je rayonnais », alors là, j’ai les larmes aux yeux et je me dis « mission accomplie » ! Rien de plus beau pour moi!

Comment se lancer dans un tel business ? 

E.D.G : Je n’ai pas de vrai conseil à donner dans le sens ou j’ai lancé ma marque sans rien y connaître dans l’entrepreneuriat.  J’ai tout appris sur le tas comme on dit. Dieu merci, j’avais mon beau-frère qui avait lancé plusieurs entreprises qui a pu m’aider et me conseiller pour lancer « L&R ». C’est lui qui a tout fait niveau administratif ainsi que pour mon site de vente en ligne. Je ne le remercierai jamais assez. Si j’en suis là c’est en grande partie grâce à lui. Ma soeur nous a également rejoint par la suite et a géré toute la partie SAV avec nos clients. Grâce à eux j’ai pu me focaliser sur la création de produit, gérer les productions et la partie marketing avec réseaux sociaux. Léa&Rose c’est une affaire de famille de A à Z.  Pour se lancer dans un tel business je pense donc qu’il faut déjà bien analyser le marché, élaborer un plan sur les différentes étapes et puis foncez !

Et pour se faire des contacts lorsqu’on développe une marque, comment avez-vous procédé ?

E.D.G : Alors pareil, c’est assez fou !  Je n’ai jamais cherché de contacts particuliers même si par la suite j’ai fait des rencontres incroyables.  J’ai commencé par une blouse, vendue sur un groupe Facebook au tout début (50 pièces vendues en 3-4 jours, ensuite 2 robes : 100 pièces vendues en 10 jours à peine) et là, ça a pris d’un coup. Je n’ai jamais fait d’emprunt avec un business plan ou autre bien rodé.  J’ai lancé L&R avec l’aide financière de mon mari, un peu comme ça du jour au lendemain au vu de l’engouement. De là, le nombre d’abonnés a grimpé à chaque sortie. C’est à ce moment que j’ai rencontré des influenceuses avec de gros comptes qui sont venues d’elles-mêmes me dire bravo, commenter mes photos et m’encourager. Elles m’ont alors soutenues, elles ont partagé ma marque sans jamais rien me demander en retour. Aujourd’hui, après 2 ans, je n’ai jamais payé aucun partage Instagram. Déjà faute de budget mais surtout parce que j'ai eu la chance que mes produits leurs plaisent beaucoup ! Je n’en reviens toujours pas. Je ne remercierai jamais assez Anais Sanson qui est d’ailleurs devenue une amie, Alexia Mori, Jesta Hillmann , Lalottes, Ely Killeuse, Julia Paredes et encore bien d’autres qui ont partagé ma petite marque avec amour… Ce sont des femmes avec un cœur d'or !

Comment se démarquer face à la concurrence ?

E.D.G : Pour moi, c’est vraiment faire quelque chose de différent. Combien copient une idée, un produit, quel dommage ! Pour moi, ça ne peut pas fonctionner. Il faut vraiment se démarquer. Faire ce qu’on aime avec amour et sincérité, je pense que ça se verra et fera partie de notre identité… Il y a de la place pour tout le monde ! Comme disait Coco Chanel « prenez mes idées, j’en aurai d’autres ! ». Pour « L&R », je mets vraiment des œillères, je pense qu’une 60 aines de marques avec comme slogan « allaiter en étant féminines et élégantes » à vu le jour depuis. Mais je ne regarde rien je reste dans mon monde et j’avance. Quand je vois que l’on copie une de mes pièces, évidement ce n’est jamais agréable mais j’ai compris que ça faisait partie du jeu et je n’y prête plus vraiment attention. Je me dis qu’au final, c’est une réussite si les autres s’inspirent de mon travail et je passe sur mes nouveautés et je bosse encore plus ! 

Vous imaginez les vêtements de A à Z. Racontez-nous tout le processus de stylisme lorsque vous lancez une collection de vêtements. 

E.D.G : Je suis une fan de mode depuis toute petite. Ma maman vous expliquerait à quel point j’étais pointilleuse, déjà toute petite. Ma pièce phare : à 4 ans, des chaussures en velours avec un petit talon et une rose brodée sur le dessus. Si mes lacets n'étaient pas exactement de la même longueur ou si j’avais une bosse quand elle faisait mes couettes c’était la catastrophe ! Tout ça pour dire qu’être perfectionniste et faire attention à son image fait partie de mon identité.  Je n’ai pas un style en particulier, j’adore mixer différentes pièces en fonction de mon humeur et de mes envies. Je peux autant porter un jean troué avec des baskets et une casquette qu’une tenue hyper élégante, un tailleur avec des escarpins de 12 cm très chic ou de longues robes fleuries style bohème. J’ai des idées non-stop, mon cerveau fuse en continu, d’ailleurs ça me réveille même souvent la nuit. Je travaille dès lors sur une coupe, une pièce en particulier qui convient évidemment aux mamans, au post-partum, au confort, tout en étant hyper jolie et travaillée. De là, on échange avec notre modéliste, on cherche le tissu et on bosse ensemble sur le prototype. Je suis quelqu’un d’assez rapide car je sais exactement ce que je veux. J’ai des idées hyper précises. Quand celui-ci est validé, alors on lance la production ! J’aime tellement associer une forme avec un tissu, avec les détails ( boutons, volants…) c’est magique ! Et voir mes créations portées par toutes ces mamans, c’est un sentiment si fort, je suis tellement comblée !

Quelles opérations marketing avez-vous mis en place pour développer votre marque ?

E.D.G : Une collab de folie avec Anaïs Sanson qui arrive la semaine du 7 novembre ! Nous avons créé sa robe de rêve pré et post-partum. Une robe en maille toute douce, tout confort mais toujours élégante. Et une première : une pièce assortie maman/bébé ! Spoil de fou ici car nous n’avons rien dit à personne encore. On a hâte que ça sorte ! Il y a également nos pièces pour les fêtes de fin d'année qui s'annoncent scintillantes ! Les mamans vont briller de mille feux en portant du Léa & Rose. 

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaitent se lancer dans un projet audacieux comme le votre, que ce soit dans le domaine artistique ou non ?

E.D.G : De croire en soi ! De se dire qu’il n’y aucune limite à part celles qu’on se met soit même !  Être entrepreneuse, je pense que c’est quelque chose qu’on a dans ses tripes ! Quand on sent quelque chose, il faut foncer, vraiment !!! Évidemment, tout n’est pas toujours facile.  Il faut essuyer plusieurs échecs et difficultés mais l’important est de ne jamais se laisser abattre et de TOUJOURS se relever ! Comme on dit : «  plus le combat est dur, plus la victoire est belle ».

Retrouvez la marque Léa & Rose sur Instagram : leaetrose.eu.

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