“A ces idiots qui osent rêver” une comédie romantique écrite et jouée par Céline Devalan, une femme singulière avec un parcours riche qui vous donnera envie vous aussi de monter votre pièce.

“A ces idiots qui osent rêver” une comédie romantique écrite et jouée par Céline Devalan, une femme singulière avec un parcours riche qui vous donnera envie vous aussi de monter votre pièce.

“A ces idiots qui osent rêver” une comédie romantique écrite et jouée par Céline Devalan, une femme singulière avec un parcours riche qui vous donnera envie vous aussi de monter votre pièce.

Bonjour Céline Devalan, vos pièces incarnent l’originalité, où puisez-vous vos inspirations ?

C.D : Il y a à mon sens, deux éléments d'inspiration : d'une part mon vécu, mon histoire personnelle, j'écris sur ce que je connais émotionnellement. Je suis aussi beaucoup influencée par la musique, par un univers sonore. Très souvent, quand j'écoute une musique, j'ai immédiatement des images intérieures qui m'inspirent une histoire, des personnages. La musique joue un rôle majeur dans mes mises en scène et aussi dans l'écriture. 

Vous avez suivi une formation de 3 ans au  Cours Florent, une formation est nécessaire pour réussir ou bien le talent suffit-il ?

C.D : Certes, à la base, il faut des prédispositions mais cela ne suffit pas. Je suis une travailleuse acharnée et je pense que c'est la qualité principale pour un artiste : travailler et rester curieux. Une formation au métier d'acteur est donc indispensable : travailler son outil sensoriel, émotionnel, la technique, l'imaginaire, le travail sur le corps. Je suis personnellement assez proche de la méthode de l'Actors Studio qui est très construite et pour avoir travaillé à l'étranger, elle est universelle et a fait ses preuves. 

 Comment vous est venue l’idée d’écrire “A ces idiots qui osent rêver” ? Pièce inspirée de “La La Land” et “Quand Harry rencontre Sally”.

CD : Ce spectacle est né de ma rencontre avec le musicien Adriel Genet qui a aussi signé la bande son du spectacle. Etant une fan absolue des comédies romantiques américaines, je me suis également inspirée de Quand Harry rencontre Sally avec ses deux héros qui s'aiment à contre-temps et je voulais, comme dans ce film, une écriture qui alterne entre cynisme et romantisme pour éviter tout côté "mièvre". J'ai puisé dans La La Land l'esthétisme, la temporalité aussi avec une histoire qui se déroule au fil des quatre saisons.

Dans votre pièce ”Ah ces idiots qui osent rêver”,  la musique prend une place importante, pourquoi avoir fait appel à Adriel Genet ?

C.D :
Ce spectacle est né de mon coup de foudre avec la musique d'Adriel : ses musiques sont une invitation à la rêverie, à la poésie. Il a une voix envoûtante qui nous embarque immédiatemment dans son univers et c'est surtout c'est la personne la plus talentueuse que je connaisse. Je lui ai donc laissé carte blanche pour la composition. Nous avons les mêmes gouts en matière de musique et d'auteur, on se comprend parfaitement et il était simple et agréable de travailler ensemble sur ce projet. 

Comment avez-vous appris à danser et à faire des claquettes ?

C.D : J'ai toujours été passionnée par les comédies musicales et j'ai fait des claquettes en cours amateur pendant quelques années à Paris et dans l'Oise où je vis. On a commencé à travailler avec une amie claquettiste -Vanessa Terrier- puis lors de la reprise avec Marc Pistolesi on s'est dit que la chorégraphie devait passer au niveau supérieur : on a donc mis toute notre énergie sur ce court passage de danse et sous le regard bienveillant d'Olivier Deniset qui maîtrise très bien cette discipline !

Pourquoi avoir choisi de jouer avec Marc Pistolesi ?

 C.D : Au début j'avais écrit ce rôle pour mon ami et partenaire depuis 20 ans Thibault Amorfini qui a dû abandonner le projet. Ayant vu Marc sur scène, il m'est immédiatemment venu à l'esprit qu'il serait parfait pour le rôle ! Dans "Est-ce que j'ai une gueule d'Arletty" il joue, chante, danse, interprète plusieurs personnages et passe de l'un à l'autre avec virtuosité. Marc est un acteur qui sait tout faire : le mime, la danse, le jeu, la musique.  Pour les claquettes il a un sens incontestable du rythme: pour le jeu, il a ce côté enfantin et touchant que je recherchais dans ce personnage

Vous aimez le jeu d’acteur mais aussi la mise en scène, comment faites-vous accorder esthétique, mise en scène et jeu d’acteur dans vos spectacles ?

C.D : En premier lieu, je pense la mise en scène en fonction de l'esthétisme que je souhaite donner au spectacle : quelle forme prendra-t-il ? Je pense en terme de lumières, de costumes et j'aime assez les plateaux épurés où justement l'imaginaire du spectateur peut travailler. Tout ce qui encombre et ne sert pas le propos doit être banni. Mieux vaut peu d'éléments mais qui servent l'histoire, le propos. Ensuite, je pense en terme de jeu et comment l'acteur peut trouver une place et une part de créativité dans cette "forme" avec un jeu souvent intimiste et plus proche d'un jeu cinématographique. 

Vous avez aussi la casquette parfois de directrice de casting, selon vous, à quoi reconnaît-on un bon comédien ?

C.D : Oui, je forme aussi de jeunes acteurs que je distribue dans des spectacles. A quoi reconnait-on un bon comédien ? Je dirais avant tout à une personne "maléable", ouverte d'esprit, qui n'a pas d'idée arrêtée sur un personnage ou sur un projet, qui accepte de prendre des risques en proposant plusieurs interprétations et surtout qui ne se regarde pas jouer. Après, quelqu'un qui n'a pas peur de travailler et qui reste humble. 

Quels sont vos projets pour le futur ?

C.D : Tout d'abord le Festival Avignon Off puis la tournée du spectacle "A ces idiots qui soent rêver". Puis dans le courant de l'été probablement l'écriture d'une nouvelle pièce sur les rapports amoureux où la musique tiendra (encore) une place prépondérante. 

Quels conseils donneriez-vous aux membres de Casting.fr qui aimeraient devenir comédien, auteur et metteur en scène ?

C.D : Aller le plus possible au théâtre, voir de tout pour déjà identifier l'univers auquel on veut appartenir, les gens avec qui l'on aimerait travailler. S'inscrire dans une bonne école: une école où il y a un vrai suivi pédagogique, des classes pas bondées, au moins 15 heures de cours hebdomadaire et où, à la fin de la formation, on donne des clés essentielles aux élèves pour qu'ils partent suffisamment armés sur ce qui les attend ! J'enseigne aujourd'hui dans une école à l'académie des arts dramatiques de Chantilly qui regroupe ses qualités.