"On a besoin de se reconnecter" : Marianne Michel, éditrice de jeux de société, vous dévoile le processus de création de "Top 50 - Le Jeu"

"On a besoin de se reconnecter" : Marianne Michel, éditrice de jeux de société, vous dévoile le processus de création de "Top 50 - Le Jeu"

"On a besoin de se reconnecter" : Marianne Michel, éditrice de jeux de société, vous dévoile le processus de création de "Top 50 - Le Jeu"

Mariane Michel est éditrice de jeux de société chez Débâcle Jeux, éditeur de jeux pour tous public tels que Top 50 - Le Jeu, Bonne Presse ou encore Le Clan des Souris. En quoi consiste son métier ? Comment créé-t-on un jeu de société ? Elle vous explique tous les secrets de cet incontournable à offrir sous le sapin à Noël.

Marianne Michel, comment êtes-vous arrivée dans l’édition de jeux de société ?

M.M : Depuis longtemps, je suis passionnée par les jeux en tout genre. Après mon bac, je pensais m’orienter vers les jeux vidéos, donc j’ai fait un DUT métiers du multimédia et de l’internet. Au cours de ces deux ans, je continuais à jouer aux jeux de société et je me suis dit “mais mince, il y a bien des gens qui les font, ces jeux !”. J’ai alors cherché une licence sur les jeux de société, et miracle, j’en ai trouvé une. Sans savoir exactement quel corps de métier me plairait, j’ai découvert les différents métiers du jeu : Ludicaire, ludothécaire, auteur, illustrateur, distributeur, animateur... Et éditeur, qui collait à mes compétences acquises en DUT et à mon envie de faire de beaux jeux.

En quoi consiste votre métier ?

M.M : C’est un métier assez vaste qui n’est pas toujours appréhendé de la même façon selon les maisons d’édition. Globalement, ça consiste à sélectionner des jeux à l’état de prototype et de les faire évoluer jusqu'à leur commercialisation. Chez Débâcle Jeux, on sélectionne les jeux, on s’implique dans le développement, on chapeaute la direction artistique, on fait le lien entre ce que veut l’auteur et ce qu’attend le distributeur. En somme, c’est ni plus ni moins que de la gestion de projet.

Parmi les projets sur lesquels vous avez travaillé, on retrouve Top 50 - Le Jeu. Présentez-nous ce jeu.

M.M : Top 50 est un jeu sur la musique. Il se joue par équipes en trois manches. Dans la première, il vous faudra deviner le nom d’un titre avec le moins d’indices possible. Dans la deuxième manche, vous devrez faire deviner un titre à votre équipe en le mimant ou en le fredonnant. Enfin, la dernière manche propose des “Battles” durant lesquelles si une équipe ne trouve pas de réponse, elle accorde le point à l’autre. Par exemple, “citez des titres qui contiennent un prénom”.

Pourquoi avoir eu l’idée de faire un jeu autour du TOP 50 ?

M.M : Débâcle Jeux est très lié à son distributeur Ludistri. Il se trouve que les magasins spécialisés avaient de la demande sur des jeux musicaux et des jeux d’apéro. Nous, on avait accès à la licence Top 50 grâce à Europe 1, ça tombe bien !

Parlez-nous du processus de création du jeu.

M.M : Le but, pour une fois, n’était pas tant d’être original que d’être universel. Nous voulions reprendre les codes de jeux connus pour qu’il soit accessible à tous les types de publics. Nous sommes donc partis sur 3 manches, par équipe, avec un rythme qui s’intensifie au cours de la partie. Le Top 50 n’est pas forcément connu de tous, surtout les jeunes générations. Alors nous avons déconstruit le jeu de sorte que les joueurs puissent décider avec quelles décennies du Top ils veulent jouer. Dans la manche 3, ils peuvent même citer n’importe quel titre ! Beaucoup de personnes étaient impliquées dans le projet. Je suis intervenue au niveau des règles et de la sélection des titres. Emmanuel, l’éditeur en chef, a lui aussi développé une partie des règles. Monsieur l’Oeil a réalisé le graphisme et la direction artistique, assisté d’une spécialiste en marketing. Enfin, nous étions nombreux à tester et faire tester le jeu et à sélectionner les cartes en détail.

Créer un jeu de société, est-ce accessible à tous ?

M.M : Je pense que créer un jeu est faisable par tout le monde, mais tout dépend du niveau de complexité et d’originalité attendu. On nous propose beaucoup de jeux de type “lancer les dés et avancer”, qui ne se font plus aujourd’hui à cause de la multitude nouveautés qui sortent chaque année (plus de 1000). Ça ne veut pas dire que ce sont de mauvais jeux, simplement qu’il n’existe pas de place dans le marché pour ce genre. La majorité du temps, les jeux de société dits “modernes” sont créés par des auteurs de jeux professionnels. Ça nécessite énormément de travail, de connaissance, de motivation et d’ouverture d’esprit.

Les jeux de société sont toujours aussi populaires. Comment l’expliquez-vous ?

M.M : Le marché du jeu de société est en pleine expansion depuis quelques années. On constate que l’on touche majoritairement des hommes de 35 à 50 ans. Je pense que, comme moi, les passionnés de jeux vidéo tombent là-dedans tout simplement pour reconnecter avec les gens. Beaucoup d’acteurs du milieu étaient d’ailleurs d’anciens informaticiens ou webmasters, c’est amusant ! La nostalgie des Mille Borne et Monopoly nous permet aussi de toucher un plus large public, et si les écrans paraissent être une plaie pour certains, c’est aussi parce qu’on est trop connectés, qu’on a besoin de se reconnecter. Les moments partagés autour d’un jeu sont impérissables. 

Un grand merci à Marianne Michel pour nous avoir accordé cette interview.

Top 50 - Le Jeu et tous les autres jeux de Débâcle Jeux sont disponibles dans les points de vente habituels. Profitez des fêtes de Noël pour les offrir à vos proches et passer des moments conviviaux.

Crédits photo :  Charlotte Macel.

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