"J'y suis allé au culot" : Les secrets d'une carrière qui dure avec Dj Hamida, artiste incontournable de la scène franco-maghrébine

"J'y suis allé au culot" : Les secrets d'une carrière qui dure avec Dj Hamida, artiste incontournable de la scène franco-maghrébine

"J'y suis allé au culot" : Les secrets d'une carrière qui dure avec Dj Hamida, artiste incontournable de la scène franco-maghrébine

Cet été, on se déconnecte avec Dj Hamida ! Figure incontournable de la scène musicale, il nous transporte grâce au raï, qu'il mêle à des sonorités plus urbaines et pop pour nous faire danser. "Deconnectés" avec Kayna Samet, Lartiste et Rim'K, "N'Brik N'Brik" avec Cheb Ryan, sans oublier son nouvel opus "À la bien (Summer edition 2.0)"... les succès s'enchaînent et n'en finissent pas. Mais quels sont les secrets de sa réussite ? La réponse ci-dessous dans cette interview exclusive pour Casting.fr.

Dj Hamida, vous êtes une référence dans la musique. En France, au Maghreb et partout dans le monde, les gens vous écoutent et dansent sur vos musiques. Vous les accompagnez aussi bien en vacances que lors des mariages. Mais comment tout a commencé ?

D.H : Mon parcours a commencé très jeune. J'étais en cinquième, je devais avoir 12 ou 13 ans. Ça a commencé par le film "La Haine" de Mathieu Kassovitz et la scène mythique où Cut Killer met les enceintes par la fenêtre et commence à mixer. Quand j'ai vu ça, je me suis dit que c'était ce que je voulais faire.

Pour être Dj, ça ne s'improvise pas, il faut savoir utiliser tout le matériel. Avez-vous suivi une formation ?

D.H : Je me suis formé tout seul dans ma chambre. Je regardais des vidéos sur des cassettes. Il y avait aussi quelques vidéos sur Internet. J'ai appris tout seul et sur le tas. J'étais connu que je ne connaissais pas encore toutes les bases. 

Vous connaissiez ce milieu ?

D.H : Non, mais j'ai commencé à m'y intéresser et me renseigner. J'ai commencé par des remixes que je publiais sur Internet via MySpace ou Skyblog. De fil en aiguille, j'ai commencé par des compilations qui s'appellent mixtapes. Je remixais des morceaux actuels en y mettant ma touche personnelle, et j'en faisais des mixtapes que je livrais moi-même. Je faisais presser ça à l'usine et je traversais toute la France en voiture pour les livrer. J'allais aux Puces de Clignancourt, au Marché du soleil à Marseille ou rue de Brabant à Bruxelles. Je laissais tout là-bas, et les gens achetaient mes mixtapes grâce au bouche-à-oreille. 

L'époque où il fallait se faire connaître sans les réseaux sociaux...

D.H : Oui ! C'était à moi d'aller livrer mes produits. En fait, j'avais le rôle d'un distributeur [rires]. Après, pour les dates de showcase, j'y suis allé au culot. Au Maroc, en pleine période estivale, tous les Marocains résidants à l'étranger viennent passer leurs vacances. Il y a des gens de Toulouse, de Paris, de Berlin... Tous ces gens se réunissent le soir en boîte de nuit. Je me suis dit que c'était la meilleure opportunité de me faire connaître. J'ai été voir le patron d'une boîte de nuit en lui disant que j'étais Dj en France et que j'aimerais mixer chez lui. Il m'a dit de faire un test et de venir le soir. Grâce à Skyblog et au bouche-à-oreille, je me suis retrouvé avec une boîte pleine de monde. C'est là qu'a débuté l'aventure de Dj Hamida en live. Outre la musique et les remixes, là c'était vraiment esprit clubbing.

Justement, vous êtes actuellement en tournée tout l'été pour présenter vos plus grands succès, mais également votre tout nouvel album "À la bien" (Summer edition 2.0)". Parlez-nous de ce projet.

D.H : Je voulais vraiment faire un album éclectique, avec des sonorités diverses. Je suis beaucoup écouté l'été, donc c'est le rendez-vous de chaque année, le rituel de l'été.

Parlez-nous des invités de cet album.

D.H : Lartiste, ça fait très longtemps que je travaille avec lui. J'avais d'ailleurs débuté avec lui. Kayna Samet, ça faisait longtemps que je n'avais pas travaillé avec elle. Le morceau "Déconnectés" est encore en trend sur TikTok en France et les plateformes. Comme le morceau a presque dix ans, je me suis dit pourquoi pas marquer le coup et refaire une collaboration. J'aime aussi beaucoup mettre des artistes en avant. Je cherche des pépites sur Internet et je leur propose de collaborer et vice versa.

La série d'albums "À la bien" cartonne. Vous aviez même sorti une édition cet hiver, la "Winter edition", pourquoi ?

D.H : Je trouvais que maintenant, avec les réseaux sociaux et les plateformes musicales, la musique se consomme plus vite qu'avant. Afin d'être présent dans le paysage artistique et sur les plateformes, je me suis dit pourquoi pas en faire un l'été et un l'hiver. J'ai pu changer les thèmes et aborder des sujets plus approfondis avec des musiques plus douces. 

Comment parvenez-vous à vous renouveler sans cesse et enchaîner les tubes ?

D.H : On n'a rien sans rien. Ça va tellement vite. Si on ne se renouvelle pas, on peut vite t'oublier. J'ai aussi une bonne fanbase internationale. 

Presque dix ans de succès pour "Déconnectés", c'est fou ! Rien que sur YouTube, le clip comptabilise plus de 141M de vues. Vous attendiez-vous à un tel engouement ?

D.H : Pas du tout. À vrai dire, c'est le dernier morceau de l'album. Je m'autoproduis moi-même aujourd'hui, mais à l'époque, j'étais dans le label  Six-O-Nine. On avait Kayna Samet, Lartiste, L'Algérino et Sinik. J'étais le Dj de l'Algérino. De fil en aiguille, les producteurs du label me disent qu'à chaque fois qu'on leur demande L'Algérino en booking, on demande à ce que ce soit toi qui viennes. Je leur parle de la mixtape que je livre un peu partout. On a fait une étude de marché, et ils me disent "tu fais tout ça que pour ça". Je leur dis que l'année prochaine, on va faire un vrai projet distribué. C'était en 2014. L'année d'après, on faisait "Déconnectés". Pour un premier essai, ça a été un gros boom. Je viens tout juste de me rendre compte du succès, en voyant tout le monde la chanter. On a une vie tellement à 100 à l'heure qu'on ne se rend pas compte. Dix ans plus tard, les gens s'ambiancent encore dessus, c'est énorme. Ce n'est pas tous les jours qu'on peut faire un classique intemporel.

Les réseaux sociaux font revivre les morceaux finalement...

D.H : Exactement. Par contre, quand on sort des nouveaux morceaux, c'est un peu compliqué de les mettre en avant. On arrive dans une ère où se ne sont plus les médias ou les radios qui ont le pouvoir. Maintenant, c'est le public qui choisit sur TikTok. Ils prennent un extrait de dix secondes, des fois sans connaître le reste de la musique, et ça tourne. C'est pour cela que les chansons se sont ecourtées.

Et vous, vous suivez les tendances ?

D.H : Je jette un oeil sur TikTok oui. Après, c'est le public qui choisit. Tu peux faire une campagne TikTok ou ce que tu veux, c'est TikTok et le public qui choisissent.

Quel est votre plus beau souvenir artistique ?

D.H : Mon premier disque d'or ! Pour un artiste, c'est une consécration. C'est comme un trophée pour un sportif de haut niveau. 

Un conseil pour les membres de Casting.fr qui veulent se lancer dans la musique ?

D.H : Ayez un bon avocat [rires]. La plupart des gens qui veulent se lancer dans la musique sont des passionnés. Tout est centré sur leur passion. Ils ne connaissent ni la partie juridique ni leurs droits. On fonce, et ça va tellement vite qu'on ne se rend pas compte. Il faut s'entourer juridiquement pour être tranquille et ne pas avoir quelqu'un qui en profite. 

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