Pedro Lombardi, photographe professionnel à l'initiative du projet DANSE depuis son confinement 2020 nous parle du métier! Comment fait on pour devenir un photographe reconnu et réussir à vivre de son talent?

Pedro Lombardi, photographe professionnel à l'initiative du projet DANSE depuis son confinement 2020 nous parle du métier! Comment fait on pour devenir un photographe reconnu et réussir à vivre de son talent?

Pedro Lombardi, photographe professionnel à l'initiative du projet DANSE depuis son confinement 2020 nous parle du métier! Comment fait on pour devenir un photographe reconnu et réussir à vivre de son talent?

Focus métier : Photographe

ITW de Pedro Lombardi


 Pedro Lombardi bonjour, vous êtes photographe professionnel, etre photographe en 2020 consiste en quoi à l’heure du numérique, on parle encore d’argentique?


PL: C’est sûr que en temps de confinement, on ne peut plus du tout penser à l’argentique. Même si certains jeunes y reviennent, un peu comme on revient au vinyle, aujourd’hui on est bien content de pouvoir disposer des technologies numériques. Sans elles, on aurait jamais pu faire le clip de “Danse !“

 

 Pendant ce moment historique de confinement, sans y penser vraiment un projet est né, racontez-nous “ Danse” .

 

PL: En fait j’avais composé la musique il y a plusieurs mois, mais elle était sans paroles. Lorsque j’ai rencontré Aurélie Tyszblat qui est parolière et chanteuse, je lui ai montré la mélodie et elle a commencé à réfléchir à un texte. Plusieurs versions sont sorties, mais aucune n’était vraiment convaincante. Jusqu’à ce 17 mars où, quelques jours après le début du confinement, les mots se sont imposés à elle et la chanson est née comme une évidence.

 

Vous êtes le compositeur de la musique mais aussi le réalisateur du clip, comment avez-vous réussi ce pari ?

 

   PL: C’est vrai que c’était un pari un peu fou ! Aurélie et moi nous étions à plusieurs kilomètres de distance et je n’avais pas de matériel d’enregistrement chez moi. Mais on s’est lancé quand même en se disant que l’important c’était l’énergie qu’on allait y mettre ! Et on a eu raison… J’ai bénéficié de son expérience puisqu’elle a auto-produit 3 albums avec sa comparse Verioca. Elle m’a donné quelques recommandations techniques et je me suis filmé avec mon appareil photo professionnel. On a extrait le son et on a commencé à construire la chanson comme ça. Ensuite, elle a posé sa voix, puis on a proposé à Stéphane Edouard de poser des percussions depuis chez lui et enfin à nos amis flûtistes, Amina Mezaache et Joon Claudio, de nous envoyer quelque chose. Tout cela a été transmis par internet à Rémi Stengel qui a mixé confiné chez lui.

Çà, c’est pour la musique seulement ! L’idée du clip est née en même temps que les paroles parce qu’elles sont clairement un appel à la danse. Comme Aurélie et moi, on a des attaches un peu partout…moi en Argentine ou au Liban, elle au Brésil, aux Antilles et dans plein d’autres endroits… On a envoyé la musique aux copains et la plupart ont répondu présent.

Grâce à Delphine Guilbaud qui est monteuse et qui s’est enchantée pour le projet, on a récupéré les images de chacun qui étaient dans des formats complètement disparates et on a réalisé le clip. C’était vraiment un défi technique incroyable d’accorder les mouvements de tous ces gens qui se sont filmés depuis chez eux depuis partout dans le monde. Mais le défi le plus magique c’est le défi humain de réunir nos élans pour faire quelque chose qui est juste une bulle d’énergie lancée dans les airs.

 

  Quelles sont les valeurs que transmettent cette chanson ?


PL: Justement l’idée que notre humanité passe par ces petits riens, par le partage d’une énergie, d’une envie… On est tous entrés dans un moment où on nous demande de rester immobiles pour ne pas mettre notre vie ou la vie des autres en danger. Je crois que “Danse !“ est une chanson qui nous rappelle que, tant que nous sommes vivants, nous sommes potentiellement porteurs de joie et de grâce. Que nous soyons seuls ou à plusieurs, jeunes ou vieux, en Amérique latine, en Inde, en Afrique ou en France… c’est notre capacité à rester en mouvement et en éveil dans ce moment suspendu qui nous permettra de garder la foi en l’avenir.

 

Comment est venue l’inspiration de la mélodie écrite avant le confinement?


PL:  J’ai conçu le thème musical de “Danse !” un peu comme un mantra, une sorte de transe qui ne m’a pas lâchée… C’est un rythme qui est au croisement de beaucoup d’influences musicales qui me viennent de mon enfance en Uruguay. Des zambas, des milongas, des chacareras, des carnavalitos, des rasguido doble, etc. genres musicaux traditionnels en Amérique Latine. Mais l’ambiance de la chanson nous emmène bien au delà de l’Amérique latine, avec un rythme ternaire qui part aussi du côté de l’orient et de l’Afrique. C’est sans doute pour cela que le clip a réuni toutes ces nationalités.


Aviez-vous une intention en lançant Danse?  


PL: Quand on a vu la réaction de nos amis à l’écoute de la chanson, on a vite compris qu’elle avait un potentiel très fort. On a reçu des vidéos de gens qu’on ne connaissait pas et qui nous écrivaient en disant “j’ai entendu votre musique, moi aussi j’avais envie de danser… je vous envoie la vidéo, faites-en ce que vous voulez“ C’était très émouvant et souvent très drôle de découvrir toutes ces images.  


Revenons à votre métier de photographe, avez-vous suivi une formation particulière pour le devenir?


PL: J'ai eu le bonheur de faire la grande École Louis Lumière au siècle dernier... Mais le métier s'apprend après, en faisant.


 On connaît peu le parcours idéal, auriez-vous des conseils à donner aux passionnés qui veulent en faire leur métier? 


PL: Le parcours idéal n’existe pas ! C’est vraiment un métier qui peut prendre différentes formes. Moi, ce qui m’intéresse avant tout c’est l’humain. C’est pour cela qu’on me sollicite beaucoup pour des portraits. C’est aussi pour cela que je mène des ateliers autour de l’estime de soi que je donne dans des entreprises ou pour des associations. Je crois que pour faire ce métier, comme pour tout métier artistique, il faut cultiver sa passion et persévérer. C’est la seule clé !

 

Finalement un photographe qui réalise un clip, ça semble assez naturelle, on reste dans la passion de l'image non ?


PL: C’est sûr ! En 2014 j'ai co-écrit un documentaire musical : “Tango, no todo es rock“ avec Jacques Goldstein. C’est un travail très particulier d’associer l’image à la musique. Il faut que les deux dialoguent dans le même souffle. Un peu comme deux danseurs de Tango… Pour le clip de “Danse !“, ce qui a été formidable c’est la collaboration avec Delphine qui a vraiment le sens des éléments de langage visuels que l’on pouvait exploiter, et Aurélie qui est musicienne et qui avait la même perception que moi du rythme qu’il fallait donner à tout cela.


Quels plaisirs avez vous pris à réaliser ce clip ?

 

PL: C’est une expérience unique qui montre la puissance incroyable qu’on peut avoir quand on ressent l’urgence de faire quelque chose ensemble. C’est d’abord ça que je retiendrai… cette aventure humaine de construire une immense ronde au delà des contraintes si angoissantes qui sont les nôtres en ce moment.

Depuis la mise en ligne le 8 avril, on a reçu des dizaines de témoignages de gens qui nous disent combien la vision du clip leur fait du bien, leur donne envie de danser, de rire, de partager ça avec leurs proches. Ils nous proposent même de nous envoyer leurs vidéos ! Et, en fait ça tombe bien parce que, entre nous, on prépare déjà des versions dans d’autres langues…

 

Après ce confinement 2020, quelle est la première chose que vous ferez ?


PL: Embrasser les personnes que j'aime, et danser avec eux.

 

Casting.fr vous invite à découvrir toutes les information sur ce nouveau clip " DANSE".

https://www.casting.fr/les-actualites/9618--danse-une-invitation-au-partage-a-travers-le-monde-avec-aurelie-tyszblat-et-pedro-lombardi