A la rencontre de Frédéric Vignale photographe Français vivant et travaillant à Paris
A la rencontre de Frédéric Vignale photographe Français vivant et travaillant à Paris
Focus métier : Photographe
Interview de Frédéric Vignale
Bonjour Frédéric, vous êtes photographe, pouvez-vous nous parler de vous?
FV :Bonjour. Je suis photographe et réalisateur à Paris depuis 2009. J’ai obtenu un Baccalauréat Audio visuel dans les années 90 et je suis un passionné de Cinéma d’auteurs. Mon travail de mémoire de DEA avait pour sujet : « Le Religieux dans Le Septième Sceau » d’Ingmar Bergman. A la mort tragique accidentelle de mon frère jumeau, j’ai pris la décision de me lancer à part entière dans le métier de Photographe car c’était devenu vital pour moi d’exprimer cette part intime et créative qui était en moi depuis des années. J’ai vite compris que la photographie est le vecteur de la création où j’ai le plus de disposition et de talent. J’ai une grande mémoire référentielle de l’image et je m’adapte beaucoup aux demandes, c’est là un challenge que j’aime relever perpétuellement. D’un point de vue artistique, je développe un travail récurrent et obsessionnel autour d’une recherche esthétique dans le portrait en noir et blanc, principalement, dans les rues de Paris. J’ai pris en photo environ 800 personnes. D’un point de vue commercial je réalise des books de Comédiens, des édito, du Print, des pochettes de disques, produits culturels, des shooting artistiques, familiaux, de mode, de cinéma, de people et aussi des demandes particulières.
Pour moi la Photographie n’est pas un acte anodin mais quelque chose de profond, d’historique au sens premier du terme. Dans ma vision de ce travail il doit y avoir un avant et un après une séance. Un bon shooting doit changer quelque chose dans le rapport du client avec son image. Le résultat doit être marquant et unique. C’est ainsi que je travaille.
Comment se déroule un shooting ?
FV :Je privilégie des shooting avec de très petites équipes pour favoriser un travail intime et plus humain. En moyenne une séance dure 1 heure trente dans un de mes lieux ouverts de prédilection qui se situe en gros entre la Place du Palais Royal et le Pont Alexandre 3. En passant par le jardin des tuileries, la place de la Concorde et les quais de seine. Je suis à la fois très directif, bienveillant et ouvert à la créativité du modèle, je sais parfaitement amener le modèle là où je veux sur un rythme d’enfer. Mon record est d’avoir passé 5 heures avec une modèle non stop en plein été. Cela a donné une belle série en noir et blanc avec Sophie Marchand, une modèle style pin up qui dirige également le Glamour Studio Relooking dans le Sud.
FV :Pouvez-vous nous parler de votre actualité ?
Mon actualité est dense, je suis un hyper-actif. Je viens de terminer un film de 15 minutes sur les derniers jours fantasmés du peintre Amédéo Modigliani avec Francesco David Clemente, un acteur italien hyper charismatique et et talentueux, entièrement tourné en italien et sous titré en français et anglais, je développe une web série « Raoul, L’Homme tranquille » avec Emmanuel Gillet et une trentaine de comédiens et qui a pour vocation de devenir un long métrage expérimental et je continue mes shooting artistiques et commerciaux.
Pouvez-vous nous parler de votre approche avec vos modèles ?
FV:Il est essentiel pour moi d’avoir un rapport de confiance avec mes modèles. La plupart des gens qui travaillent sont ou deviennent des amis, ce n’est pas un hasard. Le but c’est sans doute pour moi dans ce jeu de duo une manière de retrouver lors des mes séances photos une sorte de gémellité perdu avec la mort de mon frère. Cela donne une dimension particulière à mon travail. Deux compliments m’ont beaucoup touché dans l’exercice de mon activité. Cette modèle qui m’a dit « Fred pendant toute la séance je n’ai pas vu ton appareil photo mais juste ton oeil » et cet autre récurrent qui trouve que mes clichés ont une grande poésie, du romantisme et que c’était comme « Les photos d’un film qui n’existe pas ! ».
Préférez-vous les photos en noir et blanc ?
FV: Non. Je fais 80 pour cent de noir et blanc mais je ne me pose pas la question du noir et blanc ou de la couleur. Je rêve en noir et blanc mais parfois la couleur me parait évidente. Si je suis considéré comme un spécialiste du noir et blanc, je crois être aussi un coloriste. Mais le plus important n’est pas la couleur en photographie mais la lumière.
Avez-vous suivi une formation ?
FV: Je suis un autodidacte. Je pense qu’en photographie le plus important c’est la sensibilité, l’univers et l’expérience.
Quelle a été votre plus belle expérience en tant que photographe ?
FV:Toutes les expériences sont belles quand un client ou un modèle vous font confiance et vous laissent s’exprimer votre Créativité et votre Liberté. Il faut toujours faire confiance à l’oeil du professionnel, il ne fait pas le contraindre ou le castrer.
Selon vous, quelles sont les qualités essentielles pour ce métier ?
FV: Le travail. L’adaptabilité et la passion. Sans ces trois qualités rien n’est possible, rien n’est pertinent, rien n’a de sens.
Quels conseils donneriez-vous à nos membres casting.fr qui souhaiteraient se lancer une carrière de photographe ?
FV: Je conseille aux membres de casting.fr de n’écouter personne à part eux-mêmes et de travailler, travailler et travailler encore sans copier personne, sans jalouser les autres photographes et de mettre une énergie folle dans ce métier sinon cela donne des résultats médiocres. Il ne fait faire de la photo que si on a quelque chose à dire et avoir le plus grand respect pour ses sujets, ses modèles. On ne doit pas faire de la photographie pour de mauvaises raisons. Les dragueurs, les abuseurs et les gens qui ont un vilain regard n’ont rien à faire dans ce métier. Il faut aussi respecter au plus au point le désir du modèle et ne pas lui voler des moments dans le consentement le plus absolu. Pour savoir ce que vaut un photographe il faut regarder attentivement son travail, sa production, son oeuvre. Tout est dit dans une oeuvre. Un photographe est à nu dans son oeuvre. Merci infiniment pour ce charmant focal autour de mon travail.
