Frédéric Souterelle, grand acteur que ce soit devant ou derrière les projecteurs !

Frédéric Souterelle, grand acteur que ce soit devant ou derrière les projecteurs !

Frédéric Souterelle, grand acteur que ce soit devant ou derrière les projecteurs !

Bonjour Frédéric,

FS : Bonjour à vous !

Comédien, metteur en scène et auteur....Pouvez-vous nous dire d'où vient cet attrait pour tous ces métiers ? Notamment ce qui vous a motivé à devenir metteur en scène ?

FS : D’aussi loin que je remonte dans mes souvenirs, j’ai toujours été attiré par le théâtre. J’ai grandi à l’époque de l’émission « Au Théâtre ce soir » et mon père enregistrait les pièces. Puis, plus grand, ma grand-mère a pris le relais. Elle m’emmenait au théâtre, à l’opéra… C’est ainsi que j’ai pu voir « Cyrano de Bergerac » avec Jean-Claude Drouot et Sophie Barjac en 1985… Le ver était dans le fruit, au grand dam de mes parents. Mon quotidien d’adulte est un rêve d’enfant. Quant à la mise en scène, j’ai vite compris, à la sortie de l’école, que personne ne m’attendait. Je ne faisais partie d’aucune famille prestigieuse dans le monde du spectacle, d’aucune communauté autre que mes amis et donc je devais créer mes propres opportunités pour exister en tant qu’artiste. C’est comme ça que j’ai écrit mes premières pièces et réalisé mes premières mises en scène… Et puis le plaisir est venu, totalement différent de celui du jeu. Je serais incapable de choisir, aujourd’hui. En revanche, je ne me mets jamais en scène. J’ai essayé une fois, au XXème siècle (je suis vieux)… plus jamais ! (rire)

Au travers vos différentes pièces de théâtre, vous parlez de sujets d'époque de manière poétiques, avec une pointe d'humour tout en respectant l'histoire. Pourquoi ce choix ? Souhaitez-vous faire passer un message ou réécrire l'histoire de manière "théâtrale"?

FS : J’ai tellement de respect pour ce qui a déjà été écrit, vécu pensé, si vous saviez… Mais (sourire malicieux, un temps), c’est quand on a un véritable amour pour quelque chose ou pour quelqu’un qu’on peut le taquiner. Dans ma pièce « Les Tracas de la veuve », écrite en alexandrins, il y a 40 « emprunts » faits à différents auteurs classiques. J’en ai détourné le sens, je les ai mêlés à mes propres vers… et le public s’en amusait beaucoup. Je suis respectueusement impertinent. Je le revendique. Quand j’ai monté « Les Nuits » de Musset (texte poétique) ou « Le Droit du seigneur » de Voltaire (pièce en 5 actes et en décasyllabes), je n’ai pas voulu d’une reconstitution poussiéreuse, je voulais faire une évocation de telle ou telle époque. Cela permet davantage de liberté sur le fond, tout en respectant un certain académisme de forme. Je ne réécris rien, j’interprète, je propose une lecture et surtout… je raconte une histoire, avec la complicité de mes comédiens.

Vous avez suivi des cours dramatiques au sein d'une école prestigieuse, "les cours Florent". Que vous a apporté cette formation ?

FS : Les bases, évidemment ! De même que l’on ne naît pas avocat, chirurgien ou boulanger, on ne naît pas comédien. On peut avoir une nature, un charisme, mais sans la technique le bâtiment n’est qu’un début de façade. Et je vous remercie de me poser cette question qui me permet aujourd’hui, après 25 ans de métier, de rendre un vibrant hommage à Françoise Roche, Michèle Harfaut et Christian Croset qui ont trouvé un tout jeune homme et qui en ont fait un acteur. Je tiens également à donner un coup de chapeau à feu Olivier Médicus qui a été le premier à m’encourager pour la mise en scène. Sans une phrase de lui en 1994, il n’y aurait peut-être pas «Les Mots pour le dire», aujourd’hui.

Quels conseils donneriez-vous à nos membres qui souhaiteraient faire carrière dans le milieu artistique ?

FS : Un seul : ne jamais douter de sa vocation. Vocation signifie « être appelé ». Il peut y avoir des embûches et personne ne vous fera de cadeaux. J’ai traversé des moments extrêmement pénibles (sdf pendant 11 mois en 2001, par exemple) mais je n’ai jamais douté. Et c’est peut-être aussi pour ça que je donne des cours, que j’aide les jeunes autant qu’il m’est possible. J’aimerais que ceux-là ne galèrent pas comme j’ai pu galérer.

Dans votre esprit, les idées doivent fuser jours et nuit... Pouvons-nous savoir sur quel projet vous travaillez actuellement ?

FS : Ouh là ! Effectivement, et ça dure depuis plus de 20 ans. Dès que j’ouvre la bouche en disant : « J’aimerais faire… », « j’aimerais monter… », « tiens, je viens de penser… », ma compagne me sourit tendrement : « Encore ! Mais tu en as combien ? ». Pour l’instant, toute mon énergie est consacré à mon spectacle « Les Mots pour le dire » au Théâtre l’Archipel. Pour demain, j’ai une idée très précise de ce que je souhaite monter… après 20 ans de recherches, j’ai enfin réussi à mettre la main sur le texte. Mais pour ça, il me faudrait au moins le Palais-Royal. Il faut que je pense à appeler Monsieur Azzopardi.

Je vous remercie du temps que vous me consacrez et de votre soutien, et j’espère d’ailleurs avoir trouvé, pour vos questions, les mots pour le dire. A bientôt.

 Retrouvez toutes les informations de sa pièce sur notre article https://bit.ly/2xwlr2i