Fantasmagloria : Antoine fait renaître Broadway à la française
Fantasmagloria : Antoine fait renaître Broadway à la française
Avec Fantasmagloria, son premier spectacle en tant que directeur artistique, Antoine puise dans son parcours jalonné de grandes productions comme Notre Dame de Paris ou Le Roi Lion pour créer un univers unique, entre cabaret, jazz et poésie. À la veille des représentations au Palais des Glaces, il revient sur son processus créatif, l’alchimie avec ses artistes et son ambition : offrir au public un voyage immersif, à la fois inspirant et inoubliable.
Tu es le directeur artistique de Fantasmagloria, un spectacle musical inspiré par les comédies musicales new-yorkaises de Broadway. Comment es-tu arrivé là ?
AN : Fantasmagloria est le résultat de beaucoup d'années d’inspiration, de création et d’observation. Dans mon parcours artistique, j'ai eu la chance de travailler sur de très beaux spectacles comme Notre Dame de Paris, Molière : le spectacle musical, Black Legend. J’ai travaillé sur Le Roi Lion aussi et c'étaient de belles expériences qui font que j’ai pu m’inspirer de toutes ces influences et que j’ai eu envie, moi aussi, de créer mon spectacle.
Embarquer les gens dans mon univers à partir de toutes ces expériences-là qui m’ont construit artistiquement. Donc je dirais que c’est à peu près le point de départ : (j’ai eu envie de mettre à profit toutes ces expériences).
Qu’est ce qui te passionne le plus dans ce rôle de directeur artistique ?
AN : Ce qui me passionne, c'est de pouvoir présenter ma vision du spectacle, créer une ambiance dans laquelle le spectateur va pouvoir embarquer. Mais j'ai l'impression que ça va quand même bien au-delà de ça.
C'est aussi diriger des équipes sur le côté humain, et c'est ça aussi qui me plaît. Parce que le spectacle vivant, c'est avant tout quelque chose de très, très humain, et j'aime travailler avec les artistes. Construire des personnages avec eux, aller chercher, puiser en eux pour que ça vienne servir le spectacle et qu'ils puissent défendre un personnage et une histoire en fonction de leur personnalité.
Voilà, c'est tout ce travail-là qui est aussi très intéressant pour moi. Au-delà de juste construire une mise en scène, c'est aussi un travail vraiment en connexion avec les artistes.
Est-ce que tu pourrais nous décrire le processus de création de Fantasmagloria ?
AN : Alors, le processus de création…On a eu la chance d’avoir un tout nouveau lieu mis à disposition dans le nord de la France, prévu pour répéter et pour présenter le spectacle sur deux soirées de représentation.
Alors du coup, j’ai ouvert mon cahier et j’ai commencé à écrire le spectacle sur plusieurs mois.
À partir de toutes ces inspirations, qui sont de vraies références dans le spectacle (Moulin Rouge, Cabaret, Chicago) je savais que j’avais envie de construire un spectacle autour de cet univers-là. Moi, je suis passionné par le jazz, et tout de suite toutes ces références avaient beaucoup de sens pour moi.
Et du coup, là-dedans, j’ai ouvert ma page, et toutes les idées sont arrivées de manière assez fluide. Je me suis mis à écrire des lignes du spectacle beaucoup plus concrètement, et je me suis fait accompagner aussi musicalement par un arrangeur, parce que la musique est vraiment au cœur du spectacle.
Donc ça a été un gros laboratoire de création, très, très intéressant aussi sur le plan musical. Et voilà, après, je suis allé chercher des artistes.
J’ai fait passer des petites auditions, assez fermées, pour découvrir des artistes sous format d’ateliers, pour construire des personnages et étoffer l’histoire. Et suite à ça, j’ai recruté mon équipe.
On est partis sur quatre semaines de résidence pour construire le spectacle, pour le tailler, pour l’ajuster, aussi en fonction de ce que les artistes nous donnaient et des ajustements qu’il y avait à faire.
Et voilà, le spectacle est sorti. Depuis, il a encore beaucoup évolué, parce que pour moi, c’est ça aussi qui est très intéressant : un spectacle, on peut toujours le pousser plus loin et c’est ce qu’on continue à faire.
C’est ce qui nous permet d’en renforcer la qualité et de vraiment pousser le spectacle final encore plus loin.
Peux-tu nous donner un exemple d’une scène qui t’a demandé le plus de travail ?
AN : Une scène qui m’a demandé beaucoup de travail, ce sont toutes les scènes qui mobilisent l’humour dans le spectacle. Le spectacle est esthétique, poétique, mais il y a aussi de très belles touches d’humour. Et ça, c’est un travail assez nouveau pour moi, de travailler ça sans sentir directement l’énergie des spectateurs et de voir leurs réactions.
Les scènes d’humour nécessitent un rythme très particulier, car c’est un humour un peu clownesque. On n’est jamais sûr de savoir comment le public va réagir. On a donc construit ça autour d’un personnage sympathique, complètement marqué par l’humour et par le clown. Ce sont peut-être ces scènes-là qui ont été les plus challengeantes pour moi.
Mais le public a très bien adhéré à ce personnage. Il y a eu des réajustements, forcément, mais c’était une belle découverte pour moi d’explorer cette dimension dans mon travail de direction artistique.
Combien de temps a-t-il fallu pour arriver à la version finale du spectacle ?
AN :Je dirais que la version finale du spectacle n’est toujours pas arrivée.
Là, on arrive au Palais des Glaces avec un spectacle qui est, pour moi, rodé, qui tourne, qui tient sur de vraies forces et que je suis très fier de présenter. Mais on arrive encore au Palais des Glaces avec des nouveautés, notamment de la musique live. Je n’en dirai pas plus : il faut venir le voir pour comprendre.
Il y a toujours des éléments qu’on apporte : sur les costumes, sur la musique, sur le texte qui a été ajusté, sur le rythme, sur les changements de décor… C’est un travail perpétuel. Je ne sais même pas si un jour on aura vraiment une version définitive.
Et j’ai encore plein de belles idées pour faire évoluer le spectacle, avec une scénographie encore plus grande, avec un jazz band sur le plateau. Pour moi, les possibilités sont vraiment infinies.
Tu as dit que ton spectacle était le fruit de plusieurs années d’inspiration. Qu’est-ce qui le rend unique selon toi ?
AN : Ce qui le rend unique, pour moi, c’est qu’on a réussi à ramener Broadway en France, dans un format très intimiste, où le spectateur est vraiment immergé dans l’histoire.
Il y a quelque chose de très immersif, une proximité qu’on a réussi à créer dans ce format. Et surtout, on permet au spectateur de passer par toutes les émotions. J’avais envie qu’il puisse être émerveillé, dans un côté très visuel, très performance ; intrigué, avec tout le côté mystérieux et la narration du spectacle ; et qu’il puisse aussi percevoir de vraies touches d’humour et d’émotion, plus poétiques.
Je pense que c’est vraiment tout ce panel-là, qui traverse le spectacle, qui crée un voyage unique pour moi.
Tout à l’heure tu nous parlais du choix des comédiens, que tu as fait sous forme d’ateliers. Travailler avec cinq artistes sur scène, on sait que c’est intense. Comment as-tu construit cette équipe ?
AN : C’était important pour moi de construire une équipe cohérente, qui puisse matcher sur le plateau. Après, c’est toujours un pari, mais j’ai essayé de prendre des personnalités passionnées.
Les personnages sont hauts en couleur, et il fallait des personnalités fortes, qui se reflètent sur scène mais aussi dans la vraie vie. Ça a été un vrai travail de composition. Forcément, certaines personnalités se révèlent aussi en répétition, mais mon objectif était que l’on reste toujours dans la communication. Et tout s’est fait de manière très fluide.
On a trouvé un très bel équilibre, qui se ressent sur scène. Il y a beaucoup d’interactions entre les personnages, et ça se voit. J’ai vraiment construit cette équipe avec l’idée de créer quelque chose de très haut en couleur et en personnalité.
Il y a une vraie cohérence et une vraie synergie sur le plateau, ce qui est très intéressant.
Comment souhaites-tu que le public se sente en sortant de Fantasmagloria ?
AN : Moi, j’aimerais que le public se sente inspiré. Je pense que c’est vraiment le mot.
Je pense qu’on ne peut pas traverser le spectacle sans garder des images en tête, sans garder des phrases ou des messages.
J’ai envie que le public reparte avec toutes ces images, qu’il se sente émerveillé. Le spectacle porte un beau message humain, autour de l’aventure, de la thématique du rêve, de la construction, des aspirations, de l’ambition. Ce sont des messages qui, pour moi, peuvent parler à tout le monde.
Cette notion d’inspiration est vraiment centrale dans l’histoire, au-delà de tout l’aspect esthétique et visuel, qui est bien sûr très représentatif du spectacle.
Avec seulement deux représentations prévues à Paris, qu’aimerais-tu dire à ceux qui hésitent encore à venir découvrir Fantasmagloria ?
J’aimerais leur dire que, s’il y a un doute, en réalité il n’y en a pas. On a travaillé pendant deux ans pour proposer quelque chose qui puisse vraiment parler à tout le monde.
L’énergie que les artistes envoient au public, toute la poésie qui se dégage du spectacle, font que le public ne peut pas rester insensible. Fantasmagloria surprend, parce qu’il propose un mélange d’émotions, de sensations et d’ambiances qui font que l’on ne peut pas en sortir sans se sentir inspiré et émerveillé.
Donc, si vous avez envie de voyager avec nous, il n’y a plus d’hésitation à avoir : venez au Palais des Glaces !
Merci beaucoup, Antoine, pour cette interview. Une dernière question : après ces deux représentations, comptez-vous partir en tournée ?
AN : Pour 2025, il nous reste trois représentations dans le nord de la France, qui marqueront la fin de la tournée.
Ensuite, on travaille activement sur la saison 2026/2027. Je vous invite à suivre nos réseaux sociaux pour découvrir la prochaine saison.
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