Devenir chanteuse lyrique, don ou travail ? On en discute avec Anousha Nazari, à l’occasion de la sortie de son nouvel album “In Vino Veritas”

Devenir chanteuse lyrique, don ou travail ? On en discute avec Anousha Nazari, à l’occasion de la sortie de son nouvel album “In Vino Veritas”

Devenir chanteuse lyrique, don ou travail ? On en discute avec Anousha Nazari, à l’occasion de la sortie de son nouvel album “In Vino Veritas”

Venue en France pour réaliser son rêve de vivre de la musique, la chanteuse lyrique iranienne Anousha Nazari était de passage chez Casting.fr pour parler de son nouvel album “In Vino Veritas. Entre poésie et musique, cet album rend hommage au grand poète et philosophe persan du XIe siècle, Khayyam. Une belle occasion pour notre équipe d’en apprendre plus sur le chant lyrique : est-ce un don ? Comment protéger sa voix, son outil de travail ? Les réponses sont à découvrir ci-dessous !

Comment avez-vous découvert la musique ? Était-ce une passion familiale ou une découverte personnelle ?  

A.N : J’ai découvert la musique grâce à mes parents. Ils n’étaient pas musiciens, mais ils avaient un intérêt particulier pour la musique. Ça m’a certainement influencée. À la maison, il y avait toujours des cassettes, des VHS et des musiques de tout genre. Dès le début, j'ai été fascinée par les œuvres classiques. Parmi tant d’autres, c'est ce répertoire qui m'a vraiment attirée et donné envie d'explorer cet univers. Mais il y avait beaucoup d'autres genres, comme la musique folklorique, mais ça ne me parlait pas du tout à l'époque. Curieusement, en grandissant, j'ai appris à les apprécier. C'est drôle comme notre sensibilité peut changer avec le temps.

Racontez-nous votre premier souvenir musical.

A.N : Les premiers souvenirs sont toujours un peu flous pour moi, car j'ai souvent l'impression qu'il y avait toujours quelque chose avant, même dans l'inconscient. Ce n'était peut-être pas mon premier souvenir musical, mais c’est pour moi le plus marquant. J'étais en train d'insérer les cassettes dans le lecteur, et soudain, une musique m’a transportée, enchantée. C’était Habanera, dans Carmen. Ça peut paraître banal, mais à l’époque, je ne connaissais pas du tout. C'était une version interprétée par Maria Ewing, que j’adore. J'ai ressenti une sorte de joie et d'excitation. 

Et ta première fois sur scène ?

A.N : C'était lors d'une compétition régionale avec la chorale de l'école. J'étais enthousiaste à l'idée de monter sur scène. Nous avions beaucoup répété, tout était prêt. Mais une fois sur scène, ça ne s’est pas vraiment passé comme prévu. Ce n’était pas parfait, loin de là, mais ça reste une expérience formidable et peut-être ma première vraie sensation de trac.

À quel moment avez-vous décidé de faire de la musique votre métier ? 

A.N : J’ai toujours été fascinée par la musique, particulièrement le chant. Mais pendant longtemps, je pensais à suivre d'autres voies. Au lycée, j'étais dans une filière mathématique et physique, et je me voyais devenir ingénieur. Finalement, à 18 ans, je suis entrée en faculté d'architecture, mais en parallèle, j'ai continué à suivre mes cours de musique dans les écoles privées. Très vite, je me suis rendu compte que j'étais bien plus investie dans mes études de musique que dans mes études d'architecture. C’est à ce moment-là que j'ai appris que la musique était ma véritable vocation.

Parlez-nous de votre nouvel album "In Vino Veritas".

A.N : In Vino Veritas est un album qui me tient particulièrement à cœur. C'est un hommage à un grand poète, astronome, philosophe, persan de onzième siècle, qui s'appelle Khayyam. Cet album est une exploration mélodieuse de ses quatrains à travers de la musique de chambre contemporaine, spécialement composée pour cet album. Il est conçu pour le chant lyrique, la clarinette, le piano et il rassemble les œuvres de quatre compositeurs contemporains. C’est un hommage qui célèbre l'amour, le vin et la quête éternelle de l'instant présent, ce qui est au cœur de la poésie intemporelle de Khayyam.

En tant que chanteuse lyrique, quelle est votre hygiène de vie ? Comment faites-vous attention à votre voix ?

A.N : C'est très compliqué. Ça varie en fonction des personnes. En général, les chanteurs lyriques ont des habitudes pour préserver leur voix. Ils font attention à leur alimentation, à ne pas fumer, ne pas beaucoup boire d'alcool et suffisamment dormir. Pour ma part, ce qui m'affecte le plus, c'est le manque de sommeil et le changement de température, quand il fait très chaud ou très froid. Mais je prépare toujours des petites recettes et des boissons magiques pour aider ma voix en cas de besoin.

Est-ce un don ou le fruit d’un dur travail ? Avez-vous toujours eu cette voix ?

A.N : Je crois beaucoup plus au travail qu'au don, même si on ne peut pas en nier l'existence. La voix est quelque chose qui évolue avec le temps et surtout avec le travail. C'est en travaillant qu’on développe sa technique, sa capacité à transmettre des émotions, sa puissance. Il y a une autre chose aussi, c'est le timbre de la voix, cette couleur unique qui est propre à chacun. On ne peut pas le changer. C’est le timbre de voix, qui vous rendra unique. Si on le prend comme point de départ, le reste dépend du travail, de la discipline et de la passion.

Vous êtes une chanteuse mezzo-soprano. Comment découvre-t-on sa tessiture ? 

A.N : Pour les femmes, il y a trois tessitures : soprano, mezzo-soprano et alto, qui est le plus grave. Dans la section soprano, nous avons le soprano colorature, soprano lyrique dramatique. C’est inné, mais on peut travailler sur la voix pour la changer un peu. Par exemple, si on est alto, on ne peut pas devenir soprano colorature, mais on peut développer sa tessiture. Mais la tessiture reste quelque chose de naturel qui existe déjà.

Avez-vous déjà passé des castings ? Une anecdote à nous partager ?

A.N : J'ai passé une audition qui n'était pas comme les autres. Quand j'ai terminé, les jurys ont commencé à donner leur feedback immédiatement, ce qui est assez inhabituel. Ils se sont mis à débattre et à faire des commentaires. C'était à la fois un moment amusant et étrange.

Un conseil pour les membres de Casting.fr qui souhaiteraient se lancer dans la musique  ?

A.N : La musique est un art qui demande beaucoup de temps, de la discipline et de passion. Il est essentiel de trouver sa propre voix, son identité musicale, et de rester authentique, parce que c'est ce qui vous rendra unique. Et surtout, il ne faut pas se décourager face aux échecs et aux critiques, parce que ce sont des opportunités pour grandir et s'améliorer.


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