Être produit : fantasme artistique ou véritable nécessité pour réussir ? Entretien avec David Hardit, producteur de Roberto Alagna et Hugues Aufray

Être produit : fantasme artistique ou véritable nécessité pour réussir ? Entretien avec David Hardit, producteur de Roberto Alagna et Hugues Aufray

Être produit : fantasme artistique ou véritable nécessité pour réussir ? Entretien avec David Hardit, producteur de Roberto Alagna et Hugues Aufray

Beaucoup d’artistes rêvent d'avoir un producteur pour prendre leur carrière en main et les propulser au sommet. Mais comment ça marche réellement ? Comment contacter un producteur et quel sera son rôle ? Est-il obligatoire d’en avoir un pour se faire connaître ? Pour répondre à ces interrogations et vous guider vers la réussite, nous sommes partis à la rencontre du producteur David Hardit.

Comment êtes-vous devenu producteur.

D.H : J’étais professeur des écoles. Un jour, je vois un petit jeune de 16 ans passer dans l’émission Graines de stars. C’était Michaël Gregorio. Je décide alors de m’occuper de lui en étant son manager dans un premier temps.

Vous connaissiez ce métier et le milieu artistique en général ?

D.H : Un peu. J’ai fait des choses un peu partout au niveau artistique, mais j’étais amateur. J’ai appris mon métier avec lui.

Comment êtes-vous passé de manager à producteur ?

D.H : Un jour, on s’est retrouvé dans le bureau de Laurent Ruquier, alors devenu producteur de Michaël Gregorio. Je trouvais que c’était un beau métier, donc j’ai décidé de me lancer aussi. Mais c'est un métier qui ne s’improvise pas en 24 heures.  Avant de se mettre à la production, il faut avoir de l’argent sur le compte car on dépense beaucoup d’argent en espérant en recevoir un peu un jour.

Comment choisissez-vous les spectacles et artistes que vous décidez de produire ?

D.H : Je choisis des projets que j’aime et que je suis capable de défendre. Aujourd’hui, je produis Aurélien Vivos de The Voice, Roberto Alagna, Hugues Aufray et le spectacle « 500 voix pour Queen ». Le point commun de tous ces artistes est que le public a plus de 45 ans. Je sais bien travailler ce public et leur donner les bonnes informations. Le public jeune n’a pas besoin de producteur. Il se développe seul avec les réseaux sociaux.

Selon vous, qu’est-ce qui fait un bon spectacle ?

D.H : Il n’y a pas de bon ou mauvais spectacle. D’après moi, il y a des spectacles qui ont trouvé leur public et d’autres non. Certaines salles sont pleines alors que vous ne trouvez pas le spectacle bon. À l’inverse, d'autres sont vides alors que le spectacle est extraordinaire. 

Assistez-vous aux castings des spectacles que vous produisez ?

D.H : Oui. Par exemple pour « 500 voix pour Queen », j’ai assisté aux auditions des solistes. Pour les choristes, les chefs de choeur s’en chargent parce que ce sont 500 choristes tous les soirs dans chaque ville.

Quel est le quotidien d’un producteur ?

D.H : Il se lève très tôt et se couche très tard. J’arrive au bureau, j’essaye de trouver des solutions pour mettre en place tous les projets qu’on produit. Quand les projets sont en place on en cherche des nouveaux. On gère les répétitions, les équipes, les budgets. On se lève le matin et on ne sait pas ce qui va nous arriver dans la journée.

Beaucoup d'artistes rêvent d'avoir un producteur. Qu'en pensez-vous ? Est-ce foncièrement obligatoire pour réussir ?

D.H : Déjà, il faut savoir s’ils en ont besoin. Il faut qu’ils se demandent ce que le producteur va leur apporter. C’est quelqu’un qui saura défendre votre spectacle et trouver des solutions. Je leur conseille de prendre du temps, de faire des rencontres mais surtout d’avoir déjà une petite stratégie.

Un conseil pour les membres de Casting.fr ?

D.H : De bien construire d’abord leur projet seul. Ne pas dire « bonjour, je veux chanter, je cherche un producteur ». Ça ne marchera jamais. J’identifie, je créé mon projet j’avance tout seul dans un premier temps. Quand je me sens prêt et quand le projet est ficelé, je cherche mon producteur.

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