Laurent Brunetti et Mario Pacchioli seront au Festival d’Avignon avec “Ni Brel, Ni Barbara, un spectacle musical et théâtral à voir!

Laurent Brunetti et Mario Pacchioli seront au Festival d’Avignon avec “Ni Brel, Ni Barbara, un spectacle musical et théâtral à voir!

Laurent Brunetti et Mario Pacchioli seront au Festival d’Avignon avec “Ni Brel, Ni Barbara, un spectacle musical et théâtral à voir!

Bonjour Laurent Brunetti et Mario Pacchioli, musiciens, chanteurs et acteurs, racontez votre rencontre ?
 
L.B : Nous nous sommes rencontrés en 2006 lors d'un show télévisé de la télévision nationale suisse.
 
M.P : Nous représentions nos régions linguistiques respectives. Laurent la partie francophone, et moi la partie romanche (quatrième langue nationale de Suisse).
 
Vous jouez " Ni Brel, ni Barbara" en Avignon, ce spectacle merveilleux semble avoir une intention laquelle ?
 
L.B : Le sous-titre de “Ni Brel, ni Barbara” est “Faut-il imiter ou créer ?” Dans ce théâtre musical les spectateurs assistent à la préparation d'un spectacle en hommage à Brel et Barbara. L’un veut absolument imiter Barbara, et l’autre se défend d’imiter Jacques Brel. Naît alors un débat facétieux en textes et chansons autour de la question : faut-il imiter ou créer ?
 
M.P : Ce spectacle propose un vrai questionnement sur l’identité artistique et humaine. On est bel et bien faits de tous ceux qui étaient là avant nous, mais c’est nous qui sommes là aujourd’hui, et c’est à nous d'écrire la suite. 
 
Le Festival d'Avignon est un lieu culte pour les artistes, comment vivez vous cette édition dans un contexte si particulier?
 
L.B : Il est vrai que cette édition est particulière. La fréquentation est moins forte que les années précédentes, il faut donc aller davantage à la rencontre des gens. C’est aussi ça, Avignon. Et chaque soir, devant une salle comble, nous savons que notre travail a porté ses fruits.

M.P : Jour après jour nous oeuvrons pour donner du bonheur, de l'authenticité aux spectateurs, et c’est le devoir de l’artiste. Nous rencontrons énormément de personnes qui viennent chercher cette énergie et qui ressortent de "Ni Brel Ni Barbara" avec le sourire, la joie, l'émotion. AInsi chaque soir, nous avons accompli notre mission.
 
Racontez-nous une journée type au Festival d'Avignon, la coutume veut qu'on aille à la rencontre de son public en journée, le faites-vous ?  
 
L.B : Nous passons plusieurs heures par jour à aller à la rencontre du public. C’est en effet la coutume d’Avignon et ça permet de créer la rencontre avec le public. C'est essentiel et c'est la force de ce festival également. Créer des discussions autour du spectacle qui peuvent parfois aussi prendre une direction philosophique. 
 
M.P : Ces rencontres là nourrissent notre travail car les gens nous font souvent des retours sur notre spectacle. Ce sont régulièrement de très beaux espaces de discussion qui se créent alors dans les rues et aux terrasses d’Avignon.
 
Interpréter Brel et Barbara, une évidence, un challenge ?
 
L.B : Les deux en même temps. Jacques Brel et Barbara imposent une vraie responsabilité et beaucoup de respect. Et nous sommes très attentifs et reconnaissants de pouvoir emprunter leur répertoires et leur histoire.
 
M.P : C'est évident, d’où le titre du spectacle. Car on aime Brel et Barbara mais nous ne sommes ni Brel ni Barbara !
 
Que représentent Jacques Brel et Barbara pour vous ?
 
L.B : Jacques Brel et Barbara font partie du patrimoine de la chanson française et m'ont inspiré depuis toujours. Ils font partie intégrante de patrimoine de la chanson française. Ils sont nos guides artistiques, nos références.

 M.P : J’ai grandi dans l’est de la Suisse (partie non francophone). Bien évidemment je les connaissais mais j'ai découvert leur univers plus tard dans ma vie, essentiellement lorsque je me suis installé à Paris. 
 
Artistes pluridisciplinaires, quels conseils donneriez-vous aux artistes qui veulent se lancer comme vous ?
 
L.B : Permettez moi de citer Jacques Brel qui disait : Le talent n’existe pas… il y a une partie d’inspiration, le reste c’est de la transpiration, de la sueur. Il ne faut jamais cesser d’y croire mais surtout travailler sans relâche !
 
M.P : Il faut qu’une flamme brûle tout le temps. Garder cette flamme, cette passion. Ne jamais permettre qu'on vous l'éteigne.
 
Qu’est-ce que le confinement a changé dans votre manière de concevoir vos créations artistiques ?
 
L.B : On a pris conscience que tout peut s’arrêter du jour au lendemain. La scène a un prix, elle se mérite. Il faut donc continuer de travailler, même si tout s'arrête. Et puis, la fin est toujours le commencement...
 
M.P : J’ai beaucoup appris du silence. Je rencontre les gens avec beaucoup plus de sérénité depuis le confinement.
 
Votre spectacle nous fait voyager entre tradition et modernité, lequel de ces deux univers préférez-vous ?

L.B : Je ne pense pas qu’on peut parler de préférence. Puisque toute modernité est faite de tradition. 
 
M.P : Effectivement, l'un ne va pas sans l'autre. C'est d'ailleurs l'angle principal de notre spectacle. 
 
La mise en scène de Rémi Deval nous transporte d'un monde à l'autre, comment a-t-elle été pensée ?
 
L.B : Le spectateur assiste a une véritable répétition entre Laurent et Mario. Autour de la machine à café, sous les lumières blanches des néons, ces deux comédiens discutent et imaginent leur hommage à Brel et Barbara. Et puis d’un claquement de doigts, les spectateurs sont emportés dans le monde du spectacle. Autour du piano, dans de sublimes lumières (créées par Pierre Wendels), ils revisitent l’Olympia, le Théâtre du Chatelet, Pantin...
 
M.P : Il y a un va-et-vient entre l’histoire d’amitié entre Jacques Brel et Barbara et entre celle de Laurent et Mario. Il faut le savoir, au début Barbara était l'interprète des autres, et également de Jacques Brel. C’est Brel lui-même qui l'a encouragée à oser interpréter ses propres chansons dont “Dis, quand reviendras-tu” ... la suite, on la connait. 
 
Quels artistes vous inspirent le plus ? Où puisez-vous votre créativité ?

L.B : Brel façonnait les mots, je m'en inspire pour écrire mes propres textes.
 
M.P : J’aime la "mélodie", je la puise essentiellement dans la musique classique, surtout chez les grands compositeurs italiens de la période romantique (Verdi, Rossini, Puccini). Il y a aussi des artistes contemporains que j’admire beaucoup, par exemple la chanteuse Camille et le Canadien Rufus Wainwright, entre autre.