Eric Cohen, ancien banquier d'affaires à Wall Street devenu standuper

Eric Cohen, ancien banquier d'affaires à Wall Street devenu standuper

Eric Cohen, ancien banquier d'affaires à Wall Street devenu standuper

Vous allez vous produire sur la scène du « Talent Show », quel est votre parcours ?

E.C : En 2013, j’ai commencé à monter sur scène au Paname et à l’Underground Comedy Club en jouant des passages plus ou moins longs. Le succès à été immédiat, mais c’était sans compter sur la peur de réussir, qui me paralysait un peu plus à chaque succès. Je me suis mis au vert à la fin de l’année 2013, aidé par l’atmosphère nauséabonde dans laquelle baignait le stand-up français suite à l’affaire Dieudonné (no comment même si rester silencieux, c’est communiquer ! LOL). Je sonnais la fin de la récré pendant l’été 2014, en reprenant le chemin du Paname pour y présenter ma demi-heure avec des résultats excellents (49% du temps) et mitigés (51% du temps). Puis début 2015 c’est Charlie, le choc dans la profession…mais surtout c’est à ce moment là que débarque l’ouragan Pierre Thévenoux dans le standup hexagonal. je vous invite d’ailleurs à le suivre sur Facebook si ça n’est pas déjà fait. On prend tous une claque, le doute s’installe dans la profession, même si on se rassure en se disant que finalement, si on prend une claque, autant qu’elle vienne de Pierre « main de fer dans un gant de velours » Thévenoux, le meilleur d’entre nous. Bref, un jour, je suis né et depuis, j’improvise. Suite à Charlie, je me mets au vert pendant presque toute l’année 2015, car j’avais pas mal de textes « rigolos » sur le terrorisme qui étaient devenus injouables avec les attentats. Ce n’est que suite aux attentats du Bataclan fin 2015 que, paradoxalement, je décide de sortir de ma (2ème) retraite. Je ne sais pas qui a dit « les mêmes causes produisent les mêmes effets », mais c’était probablement un bel abruti. Vous ai-je parlé de ma prestation à l’émission de standup « 7 sur scène » diffusée en direct live sur Radio Nova début 2016 ? Elle fut inoubliable, de l’avis des 4 auditeurs présents. Sinon, j’ai été banquier d’affaires à Wall Street au début des années 2000 (TRUE STORY), ce qui m’a permis de développer mon esprit de synthèse, comme vous pouvez le voir.


Avez-vous suivi une formation spéciale ?

E.C : Absolument, j’ai suivi une formation très spéciale : de la même manière que les voyages forment la jeunesse, un environnement familial dysfonctionnel forme les futurs standupers. (je ne fais que reprendre ce qu’un standuper très drôle a dit ,il s’agit de pierre thévenoux). Moi, je n’ai pas la chance d’avoir grandi dans un environnement (trop) dysfonctionnel malheureusement.


Qu’est-ce qui vous a donné envie de participer au « Talent Show » ?

E.C : C’est surtout le fruit du hasard. J’allais voir le spectacle d’amis au Paname (des potos, si vous préférez, dont Pierre Thévenoux), mais il se trouve que ce soir là c’était Jérémy Sahel qui y officiait avec son plateau Dafouk. Il lui manquait un humoriste. Il m’a gentiment proposé de jouer, j’ai joué 5 minutes. Jonathan Ganem a aimé. Après mon passage, il est venu me voir et m’a dit « j’ai remarqué que tu t’appelais Eric Cohen…tu es juif ? ». J’ai opiné du chef et on connaît la suite.


Qu’est-ce que vous apporte le métier d’humoriste ?

E.C : J’aime bien l’idée de faire quelque chose qui n’est néfaste pour personne et puis ça me connecte avec le gamin de 8 ans qui est en moi. Comment est-il entré ? Je ne le saurai jamais.
Enfant j’ai lu beaucoup de livres dont vous êtes le héros, ça crée des vocations. Le standup a ceci de particulier qu’il offre la possibilité d’un héroïsme sans objet ni danger. C’est donc parfait pour moi ! Et puis je dois bien l’admettre, j’ai toujours rêvé d’être une rockstar. Ne sachant ni chanter ni jouer d’un instrument autre que le mien, le seul moyen que j’ai trouvé pour me rapprocher de la condition de rockstar, c’est de passer par la case standuper. Même si pour l’instant, je me sens plus proche des musclés que de Bob Dylan, pour être honnête (TBH, en anglais).


A quel moment se dit-on « Je veux être humoriste ! » ?

E.C : Je me suis plus dit « je veux être humoriste ? merde. » je crois. C’est encore le cas d’ailleurs. Mais s’il fallait isoler un événement déclencheur, je dirais que, quand tu te rends compte que quoi que tu dises, les gens rigolent, et bien à ce moment là, sois tu deviens humoriste, sois tu finis dans une maison d’aliénés.


Quelle serait la meilleure façon de réussir dans l’humour ?

E.C : Fil rouge et transitions sont de la plus haute importance. Sinon réclamez vous de Louis CK, cela semble être une stratégie payante. Sans vouloir me vanter, je suis à un stade bien supérieur : Louis CK est la personne que je mentionne dans la case « personne à contacter en cas d’urgence » de tous mes formulaires médicaux et ils sont nombreux. (THANX, LOUIS! J U DA BEST).


Merci à Eric Cohen pour cette interview !

Retrouvez l'article du Talent Show : http://bit.ly/2rUK73J