Coline Pagoda, réalisatrice indépendante et autodidacte à seulement 29 ans revient sur son travail, la réalisation de son film et son souhait de « donner vie à ses histoires ».

Coline Pagoda, réalisatrice indépendante et autodidacte à seulement 29 ans revient sur son travail, la réalisation de son film et son souhait de « donner vie à ses histoires ».

Coline Pagoda, réalisatrice indépendante et autodidacte à seulement 29 ans revient sur son travail, la réalisation de son film et son souhait de « donner vie à ses histoires ».

Bonjour Coline Pagoda, nous avons eu la chance d'assister à la projection de votre film Les enfants Lachance entièrement auto-produit. Parlez-nous du thème principal. Qu’est-ce que ça raconte ?

CP : Le thème principal est la famille ! En deux mots, le film raconte l'histoire d'une fratrie, de quatre frères et sœurs, qui réapprennent à se construire & à construire une unité familiale, plusieurs années après la disparition de leurs parents.


- Vous racontez que réaliser un long métrage est votre rêve depuis vos 11 ans, parlez-nous de l'enfant que vous étiez? Déjà cinéphile si jeune ? Quel est votre parcours, où avez-vous étudié et appris les ficelles du métier de réalisateur ?

CP : J'étais une enfant qui avait besoin de créer d'autres mondes, d'imaginer des histoires. J'ai toujours écrit, et j'adorais regarder des films. Je regardais mes films préférés en boucle, je les vivais à 1000%, ils avaient un impact très fort sur moi... Quand j'ai compris qu'il y avait un réalisateur, ou une réalisatrice, derrière tout ça, j'ai instinctivement su que c'était ma place ! C'était à l'âge de dix ou onze ans, exactement... A l'adolescence, je me questionnais sur la façon de réaliser ce rêve, j'avais conscience qu'il n'y avait aucune garantie qu'un studio décide un jour de produire un de mes films et de me laisser les manettes. Alors j'ai pensé que la meilleure façon de m'assurer que ça arrive, c'était de le faire arriver ! Et je me suis lancée dans la réalisation à 18 ans, d'abord avec un court-métrage, puis deux, puis trois... puis 7 !
Je n'ai jamais étudié le cinéma, ça ne m'a jamais vraiment traversé l'esprit, parce que ma motivation n'était pas d'être cinéaste, mais de donner vie à mes histoires.


- Vous avez réuni 250 personnes bénévoles pour la réalisation de ce long-métrage, c'est de l'ordre de l’incroyable ! Comment s'organise la préparation d'un film auto- produit ?

CP : Ca m'a beaucoup aidée d'avoir déjà autoproduit des courts-métrages. D'autant plus que le premier faisait 5 minutes, et le dernier, 43 minutes. Du coup, ça me paraissait possible de passer à 1h30, avec un petit peu plus d'économies, un peu plus de temps, et plus de travail ! C'était presque la suite logique.
Alors, forcément, en autoproduction, j'imagine qu'on fait plus de choses soi-même, on met les mains dans le cambouis, mais c'est quelque chose que j'aime beaucoup ! Et c'est souvent de très petits budgets, alors il faut essayer de trouver des chemins de traverse, des idées, des astuces, pour que tout coûte le moins cher possible... Mais ce n'est pas seulement un choix par défaut, c'est stimulant aussi, ça permet de se découvrir nos trésors d'inventivité, et de découvrir le côté absolument magique de toutes ces personnes, ces entreprises, ces collectivités, prêtes à aider, à donner le petit coup de main qu'ils peuvent nous donner. Avec le sourire, en plus !
L'étape cruciale, c'est de trouver une équipe bénévole, comme vous le soulignez. Ça m'a pris un an. Et j'ai eu la chance d'être entourée de ces personnes qui, non seulement, ont accepté de participer gratuitement au projet, mais qui l'ont fait avec une générosité, un enthousiasme, extraordinaires. Ça a dépassé toutes mes espérances.


- Les comédiens, techniciens, musiciens, tous ceux qui ont participé au tournage vous disent MERCI, un beau cadeau... Etes-vous heureuse du film et du résultat ?

CP : Pour être sincère, j'ai tendance à voir les « défauts » du film, ces petites choses que j'aurais aimé faire différemment, si on avait parfois eu un peu plus de temps, un peu plus de matériel... Mais je crois que c'est normal, deux ans après le tournage, ça vient aussi de tout ce que cette expérience m'a appris.
Au final, j'ai un film qui me ressemble à 200%, j'ai vécu une aventure qui a été une renaissance pour moi, qui m'a apporté tellement de joie et de rencontres magnifiques... Alors oui, je suis très heureuse du résultat , j'ai une gratitude énorme !


- Ce qui nous a touché c'est le film bien-sûr, la finesse des images, la BO beaucoup mais aussi votre bienveillance et poésie.
On vous devine militante d'un monde meilleur, parlez-nous de vos envies, de l'intention du film?


CP : Tout d'abord, merci beaucoup, votre réception me va vraiment droit au coeur. Bien sûr, je souhaite oeuvrer pour un monde meilleur. Au quotidien, et à travers les films que je fais. C'est une des raisons pour lesquelles j'en fais, depuis le début ; pour inspirer les gens.
L'intention des « Enfants Lachance », c'est aussi de véhiculer un message d'espoir. Parce qu'on suit ces personnages qui ont vécu un drame familial, qui ont des fragilités, des peurs, des doutes... mais qui vont apprendre à guérir, à transformer ces coups du sort en or. Et ce message-là, cette possibilité-là, c'est définitivement quelque chose que je veux transmettre, très très largement.


- Quels conseils pourriez-vous donner aux membres de casting.fr qui rêvent de se lancer dans une carrière artistique? Y a t-il une recette miracle ?

CP : Le faire !!! A votre propre façon. Je suis de tout cœur avec vous !


- Les enfants Lachance a été présenté dans de nombreux festivals. Racontez-nous comment ça se passe, ressentez vous à chaque fois les mêmes émotions, la même appréhension ?

CP : A chaque projection, c'est le même mélange d'excitation et d'appréhension. Les deux sont toujours aussi grandes, et j'ai appris à aimer ce drôle de cocktail ! Même l'appréhension, la vulnérabilité de livrer son film... Au final, c'est une telle chance, de pouvoir vivre des émotions aussi fortes, de vivre des choses qui nous tiennent autant à cœur... Vraiment, je n'échangerais ça pour rien au monde ! Et puis, à chaque projection, je peux compter sur le soutien de mes coéquipiers, de mes sœurs, par leur présence ou leurs messages. En plus des équipes des festivals, des cinémas, qui ont toujours été adorables.


- Vous êtes actuellement en plein casting pour un prochain tournage, pouvez-vous nous en parler en quelques mots ?

CP : Avec grand plaisir ! C'est une mini-série, en 7 épisodes de 20 minutes, intitulée «Le Monde de Bobby». Un mélange de comédie, d'émotions, et d'aventures. Je continue dans mon univers, et je crois vraiment que ceux qui ont aimé «Les Enfants Lachance» aimeront ce nouveau projet. En tous cas, on espère bien faire rire, pleurer, et réfléchir toute la famille !


Merci Coline Pagoda pour ce moment, nous souhaitons au film qu'il soit dans la lumière et bonne réussite pour la suite!

CP : Merci à vous !